Lyon: trois ans après l'incendie de leur immeuble, ces habitants attendent encore le début des travaux

Le 2 avril 2019, un incendie ravageait une partie d'un immeuble situé place de la Croix-Rousse à Lyon. A la suite de travaux dans la partie gauche du bâtiment, une fuite de gaz avait entraîné la destruction de la totalité de la cage d'escalier et des parties communes de cet immeuble de 6 étages.
Plus de trois ans après les faits, les habitants sinistrés n'ont toujours pas pu retourner dans leur logement. Les parties communes sont restées totalement ravagées, les murs décrépis et encore noircis par le feu. Un échafaudage a bien été installé, mais les travaux n'ont pas débuté.
"On a les bras qui tombent quand on voit notre immeuble. On se dit: 'mais comment ils vont pouvoir reprendre ça'", s'interroge une ancienne habitante.
Les propriétaires ont tout laissé
Depuis l'incendie, locataires et propriétaires n'ont jamais pu retourner dans leur logement récupérer leurs affaires et ont du tout laisser derrière eux. "Il n'y aura strictement rien de récupérable parce que vous imaginez bien que toutes les petites bestioles s'en donnent à coeur joie. Il y a tout à refaire", explique Christine Branche, propriétaire sinistrée.
"Les appartements n'ont pas brûlé, sauf un ou deux. Mais ils ont été envahis par les fumées noires, donc ils sont totalement bousillés", estime cette dernière au micro de BFM Lyon.
Un loyer et un crédit à rembourser
Aujourd'hui, certains propriétaires doivent encore payer un loyer en plus de rembourser le crédit de leur appartement inhabitable depuis plus de 36 mois. Le collectif du "22 Croix-Rousse", créé en décembre 2019, attend donc des réponses et des indemnisations.
"Nos assurances habitations individuelles nous ont couverts pendant un temps. Mais là, les assurances, et notamment l'assurance de la co-propriété, refusent de prendre en charge les loyers de relogement", assure Jérôme Ardissone, président du collectif.
Selon lui, certains propriétaires sont à plus de 20.000 euros dépensés dans un autre loyer depuis l'incendie. "On sait qu'on en a au minimum pour 12 mois encore si les travaux commençaient aujourd'hui, et ce n'est pas encore le cas", assure ce dernier.
Les habitants attendent une expertise judiciaire d'ici la fin du mois. Elle devrait déterminer qui est responsable de l'incendie et qui va devoir payer pour les travaux. Selon le collectif, l'immeuble ne sera pas habitable avant fin 2023 dans le meilleur des cas.