Lyon: la préfecture veut sortir des ménages de l'hébergement d'urgence

La préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes souhaite mettre fin à la prise en charge de certains ménages logés depuis longtemps en hébergement d'urgence, pour accueillir des personnes plus vulnérables, selon un communiqué transmis ce jeudi 27 février à l'AFP.
"Face à la saturation" de l'hébergement d'urgence, la préfète Fabienne Buccio annonce mettre en place une "expérimentation" portant sur 72 personnes hébergées dans deux foyers gérés par le bailleur social Adoma, à Oullins-Pierre-Bénite et Vaulx-en-Velin, en banlieue de Lyon.
Évaluer leur situation
Ce test consistera d'abord à évaluer leur situation, notamment sur le plan de la santé ou du droit au séjour, puis à "mettre en oeuvre des fins de prise en charge des ménages" dont "les vulnérabilités, qui avaient motivé initialement leur admission, n'existent plus ou que d'autres solutions sont possibles", explique la préfecture.
La préfète souhaite ainsi libérer de la place pour accueillir en urgence des familles en plus grande vulnérabilité.
À Lyon comme ailleurs, la crise du logement et, encore plus du logement social, font que les personnes entrées dans l'hébergement d'urgence, qui compte actuellement environ 8.800 places, n'en sortent pas.
377 places supplémentaires en 2024
La durée de séjour moyen est estimé à "44 mois" dans le Rhône et "29 % des bénéficiaires sont hébergés depuis plus de 5 ans", selon la préfecture. Tous les acteurs partagent ce constat, mais la possible remise à la rue de ménages suscite des inquiétudes.
La fédération du Rhône du Parti communiste français (PCF) juge cette décision "scandaleuse" et "catastrophique", et craint dans un communiqué "une odieuse compétition entre les plus faibles, les plus précaires, les plus fragiles".
Le PCF appelle la préfecture à renoncer à cette décision et demande à l'État de créer "de nouvelles places en nombre suffisant", un besoin qu'il estime à 1.000. Selon la préfecture, 377 places supplémentaires ont été ouvertes en 2024, "qui avaient été alors immédiatement occupées".