Lyon: expropriés, des propriétaires du 3e arrondissement en colère contre la Métropole

Dans le centre de Lyon, la Métropole veut transformer un immeuble vétuste en logements sociaux. Au regard du prix d'achat, les propriétaires s'estiment lésés.

C'est un projet de rachat qui laisse un goût amer aux propriétaires. Dans le 3e arrondissement de Lyon, la Métropole souhaiterait acquérir un immeuble à l'abandon pour le convertir en logements sociaux. Problème? Elle propose aux propriétaires de racheter le bien 1400 euros le mètre carré pour un quartier où les prix dépassent les 5000 euros. Les propriétaires se sentent lésés.

"Je suis très en colère après la Métropole qui est en train de spolier des propriétaires. Etant donné que je suis commerçante, je n'ai pas de retraite. Mes deux appartements devaient me faire des revenus. Maintenant je repars à zéro, je n'ai plus rien", confie Nelly Maze.

Me Dorothée Dufaud, l'avocate de la propriétaire aux deux appartements, peine à imaginer ce que sa cliente pourrait acheter avec la somme qui lui est proposée.

"Ma cliente qui a 100 m2 dans cet immeuble on lui propose 140.000 euros. Je vois difficilement comment dans Lyon centre, dans le 3ème, on pourrait acheter quoi que ce soit, hormis un tout petit studio", souligne-t-elle.

Un bâtiment inoccupé depuis sept ans

Cette offre en-dessous des prix du marché, s'expliquerait par la vêtusté du bâtiment. Inoccupé depuis environ sept ans, l'immeuble situé à l'angle de la rue Créqui et de la rue Verlet-Hanus a dû faire face à de nombreux squatteurs et dégâts des eaux. D'ailleurs, les Lyonnais accusent la ville, copropriétaire d'une partie des logements de l'immeuble, d'avoir fait la sourde oreille.

"La Ville a semblé ne pas intervenir suffisamment rapidement pour stoper les dégâts des eaux de ses occupants, explique Nicolas Lallemment, exproprié par la Métropole. Cela est arrivé à un point où les structures de l'immeuble se sont détériorées et un arrêté de péril a été pris."

Faute de véritable accord, les copropriétaires ont fait appel au juge de l'expropriation. Ils espèrent ainsi obtenir une meilleure compensation.

Solenne Bertrand