"Les fautes de ton ne sont jamais bonnes": échange tendu entre Emmanuel Macron et un sénateur écologiste à Lyon

Le président de la République et un sénateur écologiste du Rhône ont échangé quelques mots tendus en marge de l'hommage à Jean Moulin à Lyon, dans le cadre des cérémonies de célébration du 8-Mai. Alors qu'Emmanuel Macron serrait les mains des élus locaux présents pour l'accueillir, devant le mémorial de la prison de Montluc, le chef d'État a été interpellé par Thomas Dossus, sénateur écologiste.
"Merci d'être là, on aurait aimé qu'il y ait un peu plus de monde. Mais compliqué vu le contexte", a lancé le sénateur. Une déclaration qui intervient alors que 3000 personnes selon la préfecture, 5000 selon la CGT, ont manifesté ce lundi après-midi à Lyon, dans une ambiance tendue, pour protester contre la réforme des retraites tout en rendant hommage aux résistants de la Seconde Guerre mondiale, en marge du déplacement d'Emmanuel Macron.
"Les gens aimeraient bien s'élever et être là"
La manifestation, émaillée de tirs de gaz lacrymogènes et de quelques dégradations, s'est tenue hors du périmètre interdit par la préfecture du Rhône. Le préfet avait en effet interdit tout rassemblement dans un large périmètre autour du mémorial.
"Je pense que l'esprit civique gagnerait à être largement diffusé. Je vous demande d'appeler à la raison. Dans ces moments-là, je pense que toute forme... Les fautes de ton ne sont jamais bonnes, en général", a répliqué Emmanuel Macron au sénateur, ajoutant: "ce sont des moments de réunion, où il faut plutôt s'élever et célébrer ceux qui nous permettent d'être là aujourd'hui".
"Je pense que les gens aimeraient bien s'élever et être là", a répondu le sénateur, avant que le chef d'État ne continue à serrer les mains.
Un hommage "sous cloche, éloigné de la population"
Après la visite d'Emmanuel Macron du mémorial, puis son discours, Thomas Dossus est revenu, au micro de BFMTV, sur son échange avec le président, expliquant que "Jean Moulin est une figure importante pour notre ville et les habitants auraient aimé assister à cet hommage".
"C'était un bel hommage, mais qui malheureusement a eu lieu sous cloche, éloigné de la population. J'aurais aimé qu'il y ait plus de monde", a-t-il regretté.
"La mémoire est vivante quand elle est partagée", a-t-il ajouté, estimant que "le problème des casseroles est celui de l'apaisement". "Le président nous a promis cent jours vers l'apaisement et aujourd'hui, on est dans une situation, où même un 8-Mai, un hommage aussi consensuel ne peut avoir lieu parce qu'on a un président enfermé dans un déni de la crise politique qu'on est en train de vivre", a-t-il fustigé.