"Les communes sont bien gérées": le maire de Lyon en colère contre la baisse du budget des collectivités locales

"Notre préoccupation numéro 1, c'est nos budgets." Invité de "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce mardi 19 novembre 2024, le maire "Les Écologistes" de Lyon, Grégory Doucet, a partagé sa colère face à la réduction du budget imposée aux collectivités territoriales par le gouvernement, qui cherche à réduire le déficit annoncé en 2025.
L'édile estime que "les communes, qu'elles soient de gauche, de droite, écologistes ou autre, sont bien gérées". Et d'insister: "Ce ne sont pas elles qui pèsent sur la dette de l'État. En 30 ans, les communes sont passées de 9,2% à 8,9% du PIB en dette, quand l'État est passé de 33,7 à 90% du PIB en dette", détaille-t-il.
"Ce ne sont pas les communes qui créent de la dette, c'est l'État et donc ce qu'il faut réformer, c'est l'État", assène le maire de Lyon.
"Un projet mortifère"
Selon Grégory Doucet, la réduction des budgets des collectivités locales va affecter à la fois le fonctionnement, c'est-à-dire "le personnel qu'on met dans nos crèches, le nombre de policiers municipaux, l'entretien et la maintenance des bâtiments publics", et les investissements de la ville de Lyon.
"C'est la rénovation thermique d'une école publique qu'on ne va pas pouvoir faire, la solarisation des toitures des bâtiments publics qu'on ne va pas pouvoir réaliser", continue l'élu écologiste.
Ces inquiétudes, Grégory Doucet espère les faire entendre au gouvernement ce mardi lors du congrès des maires. Comme lui, de nombreux élus ne cachent plus leur colère face à l'effort qui leur est demandé en 2025. Et pour cause, une contribution de "cinq milliards d'euros" leur est demandée. Un "projet mortifère" selon le maire de Lyon, qui le met "en situation d'impuissance politique".
"Quand on fait le constat qu'on ne peut plus se mettre au service des autres, il n'y a rien de plus frustrant. En plus, on nous demande clairement de faire pénitence pour les erreurs commises par d'autres, ce n'est pas possible!", s'agace l'élu.
"Les villes dépensent correctement"
"Les collectivités locales sont responsables d'un quart de l'investissement public dans le pays. Nous sommes des opérateurs économiques très efficaces, nous sommes des employeurs qui faisons attention à chaque euro dépensé. Encore une fois, les villes dépensent correctement, ce sont de bonnes gestionnaires", martèle-t-il.
D'autres élus rhodaniens avaient déjà manifesté leur mécontentement face à la baisse de leur budget. C'est le cas de Bruno Bernard, président de la métropole de Lyon.
"Concrètement, nous ne sommes plus en mesure, si ces décisions gouvernementales se confirment, d'assumer notre rôle. Allons-nous devoir fermer les Ehpad? Allons-nous devoir renoncer à avoir des cantines dans nos collèges? Allons-nous devoir renoncer à accompagner ou à payer le RSA? Nous sommes dans une situation qui n'est pas tenable avec ces annonces", dénonçait-il, au micro de BFM Lyon, en octobre dernier.
De son côté, Cédric Van Styvendael, maire (PS) de Villeurbanne, déclarait: "On essaie de faire croire qu'on n'est pas sérieux dans nos dépenses, tout simplement pour cacher que le gouvernement précédent et celui-ci ne sont pas sérieux dans leurs solutions".