Les bus lyonnais désormais "lieux refuges" contre le harcèlement des femmes

Un bus TCL à Lyon (image d'illustration). - BFM Lyon
Les mille bus du réseau des transports en commun lyonnais (TCL) vont devenir progressivement d'ici la fin de l'année des "bus refuges" pour les femmes victimes de harcèlement, a annoncé vendredi le gestionnaire Sytral, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes.
Les personnes "victimes ou témoins de harcèlement ou de violences" peuvent s'y "mettre en sécurité et trouver un accueil bienveillant auprès des agents TCL qui ont été formés à déclencher les procédures auprès du PC Sécurité TCL et aider les victimes" avec "des "bons mots, comportements et réflexes à adopter" face à elles, explique ainsi dans un communiqué Sytral Mobilités.
"La sécurité est une priorité sur notre réseau", a souligné en ce sens le président du Sytral et de la Métropole lyonnaise, l'écologiste Bruno Bernard, lors de la présentation de l'initiative. Cette dernière s'ajoute à celles déjà existantes sur le réseau comme la descente à la demande après 22H00, initiée fin 2019.
L'outil peut se géolocaliser
"En 2023, 29 millions d'euros ont été ainsi engagés pour la sécurité des voyageurs et des agents, sans compter les nombreux investissements dans les outils et technologies de sûreté", a-t-il précisé.
Ce nouveau dispositif, qui est "inédit en France" pour des bus de transports publics selon les TCL, s'intègre dans une opération plus globale qui propose aussi une cinquantaine de "safe places" ou "lieux refuges" à Lyon (bars, commerces, agences TCL), référencés par l'application pour smartphone dédiée de la start-up Umay.
L'outil, qui permet aussi aux victimes d'avertir des proches et de se géolocaliser, a déjà été adopté par une vingtaine de collectivités depuis son lancement en 2021, selon François Morival, le co-fondateur d'Umay, interrogé par l'AFP.
Une baisse des atteintes aux voyageurs
Dans la Métropole de Lyon, les usagers des transports en commun peuvent déjà trouver les "bus refuges" sur les lignes C. La nouvelle action des TCL et d'Umay s'ajoute ainsi au dispositif national prénommé Angela, mis en place sur le territoire en 2020.
Il permet aux personnes suivies ou victimes de harcèlement de rue de le signaler dans des bars ou commerces partenaires en utilisant un code simple, la question: "Où est Angela?".
En 2023, les atteintes aux voyageurs sur le réseau ont diminué de 26%, après une première baisse en 2022, "qui, déjà, plaçait le niveau d'atteintes à son rang le plus bas depuis plusieurs années", selon les TCL.