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Lyon: le procès d'un braquage spectaculaire en Suisse est reporté en raison de l'absence de trois des accusés

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Le procès devait s'ouvrir ce lundi dans la capitale des Gaules mais a été reporté en raison de l'absence de trois des six accusés.

Ne pas nier les évidences, tout en minimisant leur participation: ce devrait être la délicate ligne de défense des six accusés jugés à Lyon pour l'attaque en 2017 d'un fourgon de transport de fonds en Suisse, au butin record.

Le procès devait s'ouvrir ce lundi mais a toutefois été renvoyé par la cour d'assises du Rhône, trois des six accusés étant absents.

Le procès déjà renvoyé pour cause de covid

Le président Eric Chalbos a estimé que le renvoi sine die s'imposait "pour une bonne administration de la justice". Considérant que les absents sont "délibérément en fuite", la cour a émis un mandat d'arrêt contre les trois accusés, qui faisaient l'objet d'un contrôle judiciaire comme les autres accusés présents à l'audience

"Il faut que la justice passe, qu'elle commence à passer, pour des faits qui relèvent de la grande criminalité organisée", a estimé le procureur général Eric Mazaud, qui s'est opposé au renvoi, insistant sur le fait que les absents n'avaient "aucune excuse légitime". Pour les avocats, le respect du contradictoire et l'impossibilité de disjoindre les cas des différents accusés devaient imposer le renvoi. 

Le procès, initialement prévu en novembre 2021, avait été déjà renvoyé une première fois, un accusé ayant contracté le Covid et la cour d'assises du Rhône estimant "nécessaire de juger les six accusés ensemble".

Ces derniers, originaires de la région lyonnaise, avaient été interpellés en mai 2017 près d'Annecy (Haute-Savoie) quelques heures après l'attaque nocturne d'un fourgon de transport de fonds, entre Genève et Lausanne.

Billets de banque, lingots d'or, pierres précieuses...

Ils avaient été arrêtés en possession du butin, constitué de billets de banque de différentes devises entassés dans des sacs, de quatre lingots d'or, ainsi que plusieurs milliers de pierres précieuses, pour une valeur évaluée au total à plus de 40 millions de francs suisses (quelque 40,3 millions d'euros au cours actuel).

Selon l'accusation, les suivis préalables de la police judiciaire, avec géolocalisation et vidéosurveillance, les saisies en flagrant délit opérées par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) et les traces d'ADN sont autant de preuves accablantes de leur implication.

"Le rôle de chacun n'est pas pour autant établi avec certitude", estime un avocat de la défense.

Prévu sur dix jours, le procès s'annonce tendu.

Selon l'ordonnance de renvoi des juges lyonnais de la juridiction inter-régionale spécialisée (JIRS), l'attaque résulte d'une "organisation structurée et hiérarchisée", illustrant les spectaculaires incursions du banditisme lyonnais en territoire suisse.

Jade Theerlynck et Alixan Lavorel avec AFP