Jérôme Bocuse attaque en justice l'Institut Paul Bocuse pour l'utilisation abusive de son nom

Le torchon brûle entre Jérôme Bocuse et l'Institut Paul Bocuse. Le chef, fils du célèbre Paul Bocuse, a décidé il y a quelques jours, d'attaquer en justice l'institut de formation portant le nom de son père.
Un contrat d'usage précaire
Jérôme Bocuse dénonce l'utilisation abusive du nom Paul Bocuse par l'Institut. Fondée en 1990 par le chef triplement étoilé, cette école forme ses étudiants aux métiers du management de l'hôtellerie, de la restauration, notamment gastronomique, et des arts culinaires. Ce n'est en revanche que depuis 2001, que la prestigieuse école, basée à Ecully, porte le nom du célèbre chef lyonnais, mort en 2018.
Depuis de nombreuses années, un contrat existe entre la famille Bocuse et l'Institut au sujet de l'utilisation de son nom. Aujourd'hui, Jérôme Bocuse assure que ce contrat n'est plus respecté par l'institut.
"Le contrat qui lie l'Institut Paul Bocuse à Paul Bocuse est un contrat très clair qui donne des droits extrêmement limités à l'Institut, puisque c'est ce qu'on appelle un droit d'usage précaire de l'utilisation du nom pour les besoins de l'enseignement. Il est donc très limité dans son périmètre, donc il n'y a aucune exploitation commerciale qui n'est évidemment possible", explique à BFM Lyon Carine Piccio, avocate de Jérôme Bocuse.
Des marqués déposées en Chine
Problème, dans une interview accordée à Lyon-People en septembre dernier, le fils de Paul Bocuse a accusé l'Institut d'avoir créé des recettes nommées "Institut Paul Bocuse" en partenariat avec des entreprises de l'agroalimentaire ou encore d'avoir entamé une collaboration avec Air France. Il assure également que l'institut a déposé son nom en Chine sans en l'avoir informé et sans aucune autorisation pour le faire.
"Quand l'Institut Paul Bocuse dépose des marques en Chine, quand Jérôme Bocuse le découvre de manière inopinée par hasard, des années après, quand on s'aperçoit qu'ils ont déposé des premières marques en 2014, qu'est qu'on doit comprendre?", s'insurge Carine Piccio.
L'Institut se défend
De son côté, Dominique Giraudier, directeur général de l'Institut, s'est défendu de ces accusations dans les colonnes de Lyon-Décideurs, peu après. Affirmant "respecter le projet original" des fondateurs, il assure ne pas vouloir "discréditer l'image de Paul Bocuse".
"Ce n’est pas Jérôme Bocuse qui va refaire l’histoire de cette école. Cette histoire, elle est faite, elle ne se refera pas", assure-t-il auprès de Lyon-Décideurs.
Alors que l'affaire a désormais été portée devant la justice, le dirigeant de l'Institut ne craint pas particulièrement une perte du nom Paul Bocuse pour la célèbre école de formation. "Ce serait plus triste que grave pour l’école (...) L’école a gagné sa réputation grâce au niveau de ses enseignants, de ses professionnels, de ses champions, de ses étoiles, mais pas grâce à un nom", conclut-il.