BFM Lyon
Lyon

"Je vais être obligée de vendre": à Lyon, des propriétaires désemparés face aux coûts de rénovation de leur immeuble

placeholder video
En raison d’un projet de rénovation énergétique dans leur immeuble du 5e arrondissement de Lyon, certains propriétaires, incapables de supporter les coûts élevés, envisagent de vendre leur bien.

Dans le 5e arrondissement de Lyon, les copropriétaires d’un immeuble des années 60 se retrouvent face à une situation critique.

Un projet de "réhabilitation énergétique essentiel", selon le syndic, leur impose des travaux colossaux, avec des factures individuelles oscillant entre 20.000 et 60.000 euros. Ceux qui ne pourront pas payer risquent de perdre leur logement.

"Je vais être obligée de vendre"

Pour Hakim, l’un des propriétaires, la situation est sans appel: "Au départ, on pensait qu'au niveau social dans l'immeuble, personne n'allait être mis de côté. Aujourd'hui, ça a été clair et net et ça a été dit dans les réunions: celui qui ne pourra pas payer, se fera saisir son appartement pour une mise aux enchères et sera mis à la porte," dit-il au micro de BFM Lyon.

Laure, propriétaire depuis une vingtaine d'années, fait face à une facture de 38.704 euros, alors que la valeur de son appartement a chuté de 41.000 euros en deux ans.

"Aujourd'hui, je vais être obligée de vendre", confie-t-elle. "Parce que ça va impacter mon taux d'endettement et ça va me surendetter."

Désemparée, elle ajoute: "Il n'y a plus d'intérêt aujourd'hui à être propriétaire. C'est trop cher et il y a trop de contraintes."

Un collectif demande un report des travaux

Ne contestant pas la rénovation, un collectif de copropriétaires s’est formé pour dénoncer le calendrier du projet. "Ce que l'on souhaite, c'est un report parce qu'on pense que la temporalité n'est pas bonne du tout au regard de plein de situations", explique à BFM Lyon, Oreda Boussadia, copropriétaire et membre du conseil syndical.

"C'est nous engager pendant longtemps sur des travaux dont on ne sait pas finalement le coût total avec une durée qui est estimée à 18 mois." Le syndic, pour sa part, rejette les accusations de précipitation.

"Le démarrage remonte à plus de cinq ans. Il est porté en grande partie par l'Etat et la métropole de Lyon qui accompagnent à plus de 40% le syndicat des copropriétaires".

Malgré ces contestations, une majorité a approuvé le projet lors de l’assemblée générale du jeudi 5 décembre. Une course contre la montre pour les copropriétaires est donc lancée.

Marie-Lise Pariot avec Alexandre Simoes