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"Ils vont tuer mon fils": Zakaria, 12 ans, refuse de retourner au collège après une violente agression à Saint-Priest

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Le mardi 2 avril, Zakaria, 12 ans, se faisait violemment agresser devant l'entrée de son collège, à Saint-Priest. Depuis, l'élève refuse de retourner dans l'établissement et dénonce les insultes et moqueries qu'il subit.

Le souvenir de l'agression est encore fortement présent dans son esprit. Zakaria, 12 ans, a été violenté physiquement devant l'entrée de son collège le mardi 2 avril. L'élève se dit victime depuis plusieurs mois d'insultes et de moqueries de la part de certains de ses camarades.

"Ils m'ont tapé parce que j'ai fait une nouvelle coupe de cheveux et ils m'ont baptisé. Après, ils m'ont pris et ils m'ont jeté dans les buissons. Parfois, ils m'insultaient de gorille", raconte-t-il à BFMTV, en montrant certains de ses bleus qu'il garde sur le corps. La scène a été filmée et postée sur Internet.

Ce baptême consiste à donner une tape violente derrière la nuque. Aux yeux du rectorat, cela ne correspond pas à une situation de harcèlement. "Les élèves s'adonnaient en groupe à un jeu dangereux, organisé via les réseaux sociaux, à l'extérieur du collège", indique l'académie de Lyon.

Pour la mère de Zakaria, Ganina, le traumatisme est réel. "Ca fait trois jours qu'il est pas bien. Avant-hier, à deux heures du matin, il a eu des douleurs au ventre", raconte-t-elle.

"La prochaine fois, ils vont tuer mon fils"

Au total, une dizaine d'élèves du collège seraient concernés par cette agression. La famille de Zakaria a porté plainte et les images de ces violences, capturées par les caméras de surveillances, sont désormais entre les mains de la gendarmerie.

En marge de l'enquête, la crainte d'autres actes violents est vivace. "On n'est pas en sécurité. La prochaine fois, ils vont tuer mon fils, c'est sûr et certain. Ils ont essayé une fois. Ca fait peur", ajoute la mère de Zakaria.

La directrice a proposé un rendez-vous au collégien, mais il ne souhaite plus se rendre en classe et réfléchit à changer d'établissement.

Cette agression fait écho à d'autres faits similaires survenus ces derniers jours, notamment le cas de Samara, 13 ans, frappée par plusieurs individus à la sortie de son collège, à Montpellier.

D'après des questionnaires distribués à tous les élèves du CE2 à la Terminale à l'initiative de Gabriel Attal, le harcèlement toucherait en moyenne plus d'un élève par classe, plus précisément 5% des écoliers du CE2 au CM2, 6% des collégiens et 4% des lycéens. A noter que plus d'un tiers des collégiens et lycéens ont déclaré ne pas avoir demande d'aide à la hiérarchie de leur établissement scolaire.

Hugo Caprioli avec Mélanie Hennebique