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"Il voulait la justice pour son peuple": le suicide de Mohammad Moradi à Lyon provoque l'émoi en Iran

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Il s'est donné la mort ce lundi afin d'alerter sur la violente répression dont est victime le peuple iranien.

Pour ses proches, "il a donné sa vie pour la liberté". Mohammad Moradi s'est donné la mort ce lundi en se jetant dans le Rhône. L'étudiant de 38 ans, installé en France depuis 2019 avec son épouse, souhaitait par ce geste attirer sur la situation actuelle dans son pays d'origine, l'Iran, comme il l'a expliqué dans une vidéo posthume de trois minutes postée sur les réseaux sociaux.

Vive émotion en Iran

Sa mort a suscité un vif émoi dans la communauté iranienne lyonnaise, mais aussi en Iran, où la nouvelle a choqué ses proches. "Il était brillant, plein de vie et il était amoureux. Il a toujours supporté les droits des femmes, il voulait juste la liberté et la justice pour son peuple", confie sa meilleure amie, qui vit en Iran, à BFM Lyon.

Dans son pays, son acte est vu comme un geste de bravoure. "Tout le monde parle de lui en Iran, on est tous touchés et sans voix. On veut partager son message et que sa voix soit entendue", ajoute-t-elle.

"Le monde a fermé les yeux sur nous"

Pour la jeune femme, l'inaction de la France et de la communauté internationale est en partie responsable de la mort de son ami. "Le monde a fermé les yeux sur nous. Le sang de Mohammad, et le sang de tous les autres, est sur les mains de tous ceux qui ignorent ce qui est en train de se passer en Iran", accuse-t-elle.

Son amie dit comprendre son choix. "Je ne peux pas imaginer ce qu'il se passait dans sa tête. Beaucoup d'Iraniens, quand ils quittent le pays, font leurs valises et laissent derrière eux leurs familles et leur pays, espèrent qu'ils vont aussi laisser derrière eux la douleur et la tristesse d'être Iranien. Mais ça les poursuit."

Profondément ébranlée par l'annonce du décès de son mari, la femme de Mohammad Moradi, avec qui il partageait sa vie depuis treize ans, est hospitalisée à Lyon.

Arthur Blet, Hugo Francés et Sarah Boumghar