"Il a été trahi": un an après la mort de Gérard Collomb, sa fille revient sur son difficile passage au ministère de l'Intérieur

"Il a toujours tout donné pour Lyon." Ce lundi 25 novembre marque le premier anniversaire de la mort de l'ancien maire Gérard Collomb, qui a succombé à un cancer de l'estomac dont il avait annoncé souffrir en 2022.
Alors que de nombreux hommages lui ont été rendus depuis un an -la station de métro Gare de Vaise a notamment été rebaptisée en son honneur- sa fille Clémence prend pour la première fois la parole auprès des médias depuis la mort de son père.
"Il a été trahi"
Aujourd'hui âgée de 20 ans, elle l'a connu maire de Lyon et ministre de l'Intérieur, mais se souvient de la transition difficile lorsque son père a dû prendre le chemin de Beauvau.
"À partir de 2018, je l’ai vu très triste. C’était difficile de le voir comme ça. La vie politique a impacté notre vie familiale", raconte-t-elle sur le plateau de BFM Lyon. "Ça a été dur pour nous. Les moments qu'on passait avec lui en famille n’étaient plus les mêmes."
La jeune femme se souvient que son père "n'était plus lui-même" à partir du moment où il a dû endosser le rôle de ministre de l'Intérieur.
"Il était triste. Il a été trahi alors qu’il a dû laisser sa ville de Lyon, sa famille pour devenir ministre de l’Intérieur. Il savait qu’on ne lui suivrait pas à Paris. Mais c’était une responsabilité pour lui-même si ce n’est pas forcément ce qu’il voulait faire dans un premier temps. Il était en quelque sorte obligé d’y aller."
"Quelque chose a changé" après Beauvau
En novembre 2018, la décision est prise de quitter le ministère de l'Intérieur. Gérard Collomb revient alors à Lyon, mais n'a plus été le même après son passage au gouvernement.
"Quelque chose a changé définitivement. Quand il est revenu, il est reparti en campagne pour les élections de 2020 et il a perdu la mairie de Lyon. Ça a été encore une étape difficile dans sa vie. Il lui a fallu du temps", se souvient Clémence Collomb.
Lui qui avait "tout donné pour Lyon", dont il a été maire pendant 20 ans, cette défaite en 2020 a été une nouvelle épreuve. "Il a tenu à rester dans l’opposition pour Lyon et pour les habitants. Il a fait preuve de beaucoup de résilience. C’était le choix des Lyonnais. C’est ce qu’il nous disait", se souvient Clémence Collomb.
Une résilience et une loyauté dont elle espère que les Lyonnais se souviendront désormais. "Il a voué sa vie à la chose publique, à la politique. Il lui a consacré 40 ans de sa vie, il y a laissé sa santé. Mais il fait partie de l'histoire de Lyon et de la France", conclut-elle.