Femme juive poignardée à Lyon: les pistes examinées par les enquêteurs

Ses jours ne sont pas en danger. La trentenaire de confession juive agressée au couteau samedi 4 novembre à Lyon est actuellement prise en charge à l'hôpital Édouard-Herriot. Elle présente deux plaies à l'abdomen.
Son état de santé a permis aux policiers, chargés par le parquet de Lyon de conduire une enquête pour tentative de meurtre aggravé, de l'auditionner, indique Me Stéphane Drai, son avocat, à BFMTV.
Selon la trentenaire, il est 13 heures lorsqu'un individu vêtu de noir, au visage dissimulé sous une cagoule, sonne à la porte de son appartement, situé dans le 3e arrondissement. D'emblée, l'assaillant la poignarde puis prend la fuite.
Le mobile antisémite exploré
"Lorsque le Samu est venu, la famille a pu constater une croix gammée sur la porte", rapporte Me Stéphane Drai.

À ce stade, les enquêteurs ignorent quand cette inscription a été gravée précisément, mais ils explorent la piste d'un acte antisémite.
D'autant que la confession de l'occupante de l'appartement était identifiable, puisqu'une mezouza, un objet propre au culte juif destiné à protéger un domicile, était accroché au niveau de la porte.
Or depuis le 7 octobre, date de l'attaque du Hamas en Israël et du début de la réplique de l'État hébreu dans la bande de Gaza, les actes antisémites se multiplient en France.
Le contexte familial épluché par les enquêteurs
Pour autant, les policiers n'écartent pour l'heure aucune possibilité. Ils explorent notamment la piste menant à l'ex-mari de la victime, avec qui cette dernière est en phase de séparation.
Si la trentenaire dit ne pas avoir reconnu l'assaillant, elle a disculpé son ancien conjoint auprès des policiers. Les enquêteurs mènent toutefois des vérifications sur le contexte familial de la victime, notamment auprès du voisinage.
"Elle ramène les enfants à l'école. Elle revient. Elle travaille. C'est une fille tranquille. Elle est adorable. Ce n'est pas une femme à problèmes. C'est une femme très gentille", témoigne une habitante de l'immeuble de la trentenaire, la voix happée par l'émotion.
Une analyse médico-légale commandée
Dans le cadre de l'enquête, une analyse médico-légale a également été commandée. Son but: écarter définitivement la piste de l'automutilation.
Selon le récit de la jeune femme, l'homme qui a porté les coups de couteau aurait laissé l'arme dans la plaie avant de fuir. C'est la victime qui aurait alors retiré le couteau de la plaie.
En attendant que les résultats de l'analyse soient communiqués, les enquêteurs exploitent les images captées par les caméras de vidéosurveillance. Aucun témoin n'a été identifié pour le moment.