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Exclu du groupe LR, Alexandre Vincendet dénonce une "reconstitution de procès stalinien" et tacle Laurent Wauquiez

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Invité de BFM Lyon jeudi 7 mars, Alexandre Vincendet est revenu sur son exclusion du groupe LR à l'Assemblée nationale. Il a aussi renouvelé son soutien à Édouard Philippe, pour un grand rassemblement pour la prochaine élection présidentielle.

Alexandre Vincendet est remonté. Le député de la 7e circonscription du Rhône a récemment été exclu du groupe parlementaire Les Républicains mercredi 6 mars. En cause, des "prises de position répétées et systématiques en faveur du gouvernement à l’encontre de la ligne de notre groupe politique", avait indiqué Olivier Marleix, président du groupe LR dans un message adressé aux députés.

Lors d'un bureau du groupe politique à l'Assemblée, l'élu du Rhône avait été exclu de son groupe après un vote par 12 voix contre 2.

Invité de BFM Lyon ce jeudi 7 mars, il a confirmé vouloir faire appel mais surtout a dénoncé son audition par le chef des LR dans l'hémicycle, Olivier Marleix, qu'il qualifie de "reconstitution de procès stalinien, dans la plus pure tradition de ce qui se passait à Moscou lors de l'ex URSS".

"Lors de cette réunion du bureau du groupe où j'ai été auditionné, il n'y a pas de compte-rendu, il n'y a pas de procès-verbal. (...) Je n'ai pas eu de convocation, vous demandez la convocation d'Olivier Marleix, il ne vous la donnera pas parce qu'il ne l'a pas. Une secrétaire a appelé un collaborateur pour dire que 'le président souhaiterait discuter politique avec Alexandre Vincendet'", assure le député.

"Soit tu baises la babouche de Wauquiez, soit tu pars"

Alexandre Vincendet raconte qu'Olivier Marleix lui a expliqué qu'il "ne doit pas dire qu'Édouard Philippe est dans notre famille politique".

"Je lui dis que je ne suis pas le seul, qu'une famille politique est faite pour rassembler et qu'au vu de la situation du pays, je ne suis pas le seul à défendre cette ligne. Nicolas Sarkozy la défend, Jean-François Copé, Gérard Larcher. On me dit 'eux ne sont pas député, mais toi tu l'es'", continue-t-il.

"On m'a dit 'y'a deux solutions, soit tu baises la babouche de Laurent Wauquiez, soit tu pars'. Je ne vois pas pourquoi je me plierai. Qu'est-ce que c'est que cette façon de faire, de menacer des gens pour soutenir telle ou telle personne", déplore le député.

Aujourd'hui, Alexandre Vincendet assure défendre "sa liberté d'expression" qui n'est "pas respectée". Il explique également avoir reçu beaucoup d'appels de soutien après son exclusion du groupe, dont un de Nicolas Sarkozy. Selon lui, nombreux sont ceux qui défendent "un large rassemblement" du centre et de la droite pour les prochaines élections présidentielles.

Édouard Philippe, le "mieux placé"

Surtout, Alexandre Vincendet défend une candidature d'Édouard Philippe pour 2027, alors que Laurent Wauquiez est le candidat mis en avant pour mener les LR. Eric Ciotti, président des Républicains, avait estimé en octobre 2023 que Laurent Wauquiez "incarne l'espérance de la victoire en 2027".

"Vous avez aujourd'hui, un président de parti, un président de groupe, qui nous explique qu'il y a un candidat naturel. J'ai un désaccord profond avec cela. Ce n'est pas mois qui le dit, ce sont les études d'opinion", dénonce Alexandre Vincendet.

"Le candidat soit disant naturel est à 4,5% dans les sondages. Quand vous êtes à 4,5%, vous êtes nu. Ce n'est plus le candidat naturel, c'est le candidat nudiste", ajoute-t-il.

Alors que "de l'autre côté, vous avez quelqu'un qui s'appelle Édouard Philippe, issu de la droite républicaine, qui a été directeur général de l'UMP à sa création, député, maire UMP du Havre. Édouard Philippe ce n'est pas un dangereux gauchiste". Le maire du Havre est "le mieux placé" pour un "grand rassemblement de la droite et du centre", plaide Alexandre Vincendet.

Marine Langlois