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Enseignant tué à Arras: pas de cours ce lundi dans un lycée lyonnais en raison d'une "journée de deuil"

Le lycée la Martinière-Monplaisir à Lyon.

Le lycée la Martinière-Monplaisir à Lyon. - BFM Lyon

Aucun cours n'a été donné au lycée la Martinière Monplaisir, à Lyon, ce lundi 16 octobre. Les enseignants se sont réunis en assemblée générale et ont décrété une journée de deuil de l'Éducation nationale.

Une "journée de deuil, une journée de colère". Ce lundi 16 octobre, aucun cours n'a été donné au lycée la Martinière-Monplaisir, dans le 8e arrondissement de Lyon. Ce matin, les enseignants se sont réunis en assemblée générale et ont décrété une journée de deuil de l'Éducation nationale, trois jours après la mort de Dominique Bernard, enseignant tué au couteau dans un collège-lycée d'Arras vendredi 13 octobre.

Un temps d'échange nécessaire

Gabriel Attal, ministre de l'Éducation nationale, avait banalisé deux heures, jusqu'à 10 heures, pour permettre aux professeurs de se retrouver. Pour les enseignants du lycée la Martinière-Monplaisir, c'était insuffisant.

"On a décidé ensemble que ça n'était pas du tout suffisant et que l'on n'était pas en état de pouvoir accueillir sereinement les élèves. On a réfléchi, on a décidé qu'on avait besoin d'une journée entière et surtout qu'on voulait marquer le coup et décréter une journée de deuil de l'Éducation nationale", explique à BFM Lyon Anne Moury, professeure de français au lycée la Martinière-Monplaisir et élue syndicale.

Et de poursuivre: "On nous demande de faire des choses très rapidement. Nous, on a pensé qu'on ne serait pas efficace, qu'on ne serait pas dans de bonnes dispositions. Et on avait beaucoup de choses à échanger ce matin. Ça a été très riche, on a fait des ateliers ensemble. On a travaillé sur différents points comme la communication avec la presse, avec la direction, auprès des parents, auprès des élèves."

Dénoncer les failles du système

Cette journée de deuil de l'Éducation nationale était aussi un moyen pour l'équipe pédagogique de dénoncer des manquements dans le système éducatif.

"Ça fait des années que les enseignants, les personnels des lycées réclament des moyens, des embauches. Les ministres ont de belles déclarations quand il y a une mort comme celle-ci et puis en fait, ils laissent des classes à 35 élèves, ils laissent le personnel, dans les écoles comme dans les hôpitaux, à être confrontés aux coupes de moyens, à la pénurie de moyens", souligne Éric Lahy, professeur de Physique-Chimie au lycée la Martinière-Monplaisir et élu syndical CGT.

Les cours reprendront demain, mardi 17 octobre, pour les 2.000 élèves et 200 enseignants du lycée la Martinière-Monplaisir.

Arthur Blet et Nolwenn Autret