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"Des appels de détresse qu'il faut entendre": un étudiant lyonnais tire la sonnette d'alarme

Symbole de la détresse qui touche une partie de la jeunesse, un étudiant a tenté de se suicider samedi dans sa résidence universitaire à Villeurbanne. Un cas loin d'être isolé, selon Romain Narbonnet, en licence de droit à l'université Lyon 3.

Le geste désespéré de cet étudiant a fait émerger de nombreux témoignages. Samedi, un jeune homme a tenté de se suicider en se jetant par la fenêtre du 5e étage de sa résidence universitaire à Villeurbanne. Si les raisons exactes de son geste demeurent pour l'heure inconnues, beaucoup pointent du doigt la détresse qui frappe les étudiants depuis le début de la crise sanitaire.

"Nous sommes face à de la précarité, nous sommes fragilisés et nous sommes isolés", résume sur BFM Lyon Romain Narbonnet, étudiant en licence de droit à l'université Lyon 3, qui vit dans la même résidence universitaire.

Des étudiants isolés

Après la tentative de suicide de son camarade, il a pris la parole sur Facebook pour lancer un cri d'alerte. "Il faut comprendre que nous ne pouvons continuer dans un tel isolement", rappelle-t-il sur le plateau de BFM Lyon.

"C'est une période très compliquée (...) vivre tous la journée, toutes les semaines, tous les mois dans 10m² c'est très compliqué", continue l'étudiant.

"C'est une détresse étudiante, c'est une urgence nationale -ce sont les mots du président de l'université- et c'est une urgence qu'il faut savoir entendre maintenant".

Plusieurs témoignages

A la suite de son message Facebook, Romain Narbonnet dit par ailleurs avoir reçu des messages d'autres étudiants "qui sont dans la même situation, qui sont sous anxiolytiques, qui sont en dépression. Des étudiants qui comprennent ce geste".

Selon lui, cette détresse touche "tous les étudiants". "Il y a une stigmatisation de la jeunesse, nous sommes considérés comme les mauvais élèves de la crise sanitaire", regrette-t-il, affirmant que la jeunesse ressent "du mépris".

"Nous avons l'impression de ne pas faire partie du fameux 'quoi qu'il en coûte' (...) Avez-vous déjà entendu de la part de notre ministère une prise de parole quelconque", interroge Romain Narbonnet.

Retour de cours en présentiel

Dénonçant une "scolarité abandonnée", il demande aux autorités d'enlever un peu du poids qui pèsent sur les épaules de la jeunesse. Parmi ses revendications: pouvoir retourner en cours, "50% en distanciel, 50% de présentiel".

"C'est entre camarades de veiller les uns sur les autres. Nous aurions peut-être pu détecter la détresse de notre camarade en amphitéâtre" avance-t-il.

Il appelle aussi à renforcer les moyens de la médecine préventive. "Quand nous prenons contact avec des psychologues, on nous répond qu'il faudra entre deux et quatre mois pouvoir un rendez-vous", assure l'étudiant en droit.

Benjamin Rieth Journaliste BFM Régions