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Danseuse tuée près de Lyon: un chanteur de cabaret jugé pour l'assassinat de sa compagne

Mikaël, un ancien chanteur de cabaret, est jugé pour assassinat à partir de ce mardi. Le verdict est attendu en fin de semaine.

Un homme de 41 ans soupçonné d'avoir assassiné sa compagne est jugé à partir de ce mardi, devant la cour d'assises du Rhône. "Je suis artiste de variétés", s'est présenté, selon l'AFP, l'accusé. Il a réfuté l'accusation d'assassinat à l'ouverture du procès.

"Je reconnais la responsabilité du décès d'Aline, mais je n'ai jamais eu l'intention de lui donner la mort", a déclaré le quadragénaire qui risque la réclusion criminelle à perpétuité.

L'affaire remonte à juin 2018, lorsque l'accusé, Mikaël, un chanteur de cabaret, signale la disparition de sa compagne, Aline, une danseuse âgée de 35 ans. Le corps de cette dernière sera finalement retrouvé quelques heures plus tard, dans une voiture calcinée à Taluyers, au sud de Lyon.

L'accusé évoque alors un accident domestique, avant de reconnaître plus tard avoir tué sa compagne, en la poussant dans les escaliers. En 2019, une autopsie vient toutefois contredire la version de l'accusé. Des morceaux de tissus ont été retrouvés autour du cou et dans la bouche de la victime, ce qui laisse plutôt penser à une asphyxie ou à un étranglement.

"La famille veut savoir pourquoi"

Quatre ans après les faits, de nombreuses zones d'ombre subsistent encore, notamment autour du mobile du crime. Existait-il des tensions au sein du couple? En 2017, un accident de voiture avait dégradé la santé du chanteur, qui l'avait empêché de poursuivre sa carrière. Pour les psychiatres, cela a pu contribuer à créer une blessure narcissique.

De leurs côtés, les parents de la victime aimeraient comprendre ce qu'il s'est passé.

"Ce n'est que confronté à des éléments d'enquête scientifique, qu'au fur et à mesure, l'accusé a reconnu du bout des lèvres, les faits, indique Me Patrick Uzan, avocat des parents de la victime. L'attente de la famille, qui sait maintenant le processus criminel, est toujours de savoir pourquoi cet homme a donné la mort à Aline, de manière préméditée."

L'avocat reste ébahi devant le comportement du compagnon qui a fait preuve d'une "cruauté inhumaine et inexplicable".

"Ce petit verre d'apéritif qu'il lui donne avec un produit de nature à baisser ses vigilances et à l'endormir, expose-t-il. Ensuite l'étrangler et, face à un cadavre, avoir cette ressource incroyable de transporter le corps dans un véhicule, de le brûler et d'oser dire au magistrat instructeur: 'Je me suis souvenu que c'était sa dernière volonté d'être incinérée'. On est dans de la cruauté inhumaine et inexplicable."

L'étude de la personnalité de l'accusé, décrit comme manipulateur par plusieurs témoins, va occuper une partie importante des débats. Le verdict de la cour d'assises est attendu ce vendredi.

Mélanie Ferreira et Solenne Bertrand