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Covid-19: les indicateurs repartent à la hausse dans le Rhône

Environ 54.000 personnes sont testées positives quotidiennement en France, signe d'une reprise épidémique.

Non, le Covid-19 n'a pas disparu. Il signe même un retour en force à l'échelle nationale. Avec une hausse de 45% des contaminations sur la semaine écoulée et environ 54.000 nouveaux cas positifs quotidiennement.

Le Rhône n'échappe pas à ce qui s'apparente potentiellement à une reprise épidémique. Établi à 299 cas pour 100.000 habitants au 11 juin, le taux d'incidence a grimpé en flèche dernièrement dans le département, au point d'atteindre 488 ce jeudi.

Si les lits sont de plus en plus occupés par des patients atteints du Covid-19, ces derniers sont rarement conduits en soins critiques, relève Guillaume Rozier, l'ingénieur à l'origine de la plateforme Covid Tracker. Dans le Rhône, la tension hospitalière est estimée à 16,4%, loin des standards oberservés lors des différents pics de crise sanitaire.

"Moins de formes graves"

Car si les sous-variants BA.4 et BA.5 se répandent et sont "très contagieux", de l'avis de l'infectiologue Robert Sebbag, "moins de formes graves" sont détectées.

Une infection entraîne cependant "une protection relativement faible", poursuit le spécialiste au micro de BFMTV, et expose à un risque de recontamination. "Les anticorps sont profonds au niveau pulmonaire et peu au niveau de la sphère ORL". Conséquence: les patients "ont des infections ORL, des rhinites, mal à la gorge, mal à la tête, parfois un peu de fièvre et une fatigue".

Les anticorps conférés par la contamination diminuent, au fil du temps au même titre que ceux apportés par la vaccination. Trois mois après l'injection de la dose de rappel, le taux d'immunité ne se chiffre plus qu'à 50 ou 60% chez les personnes âgées, contre 80 à 90% chez les jeunes.

De nouveaux rappels envisagés pour les personnes fragiles

Conscient de cette réalité, Alain Fischer, le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, milite pour un "rapprochement" des vaccins pour les personnes fragiles.

"Pour les plus de 80 ans, on a pensé qu'il était utile -c'est proposé déjà depuis un petit moment- de faire un second rappel trois mois après le premier. Et pour les 60-79, six mois", développe le spécialiste.

Et d'ajouter: "À l'automne, sans doute, il y aura nécessité d'autres rappels, si la situation est relativement satisfaisante, en se limitant à nouveau aux personnes vulnérables". Alain Fischer envisage même "une vaccination qui pourrait être couplée au rappel contre la grippe, comme c'est fait chaque année. Pour l'instant, on est sur ce scénario-là", anticipe-t-il à notre micro.

Vers un retour du masque dans les transports?

Pour endiguer la reprise épidémique, le président du Conseil d'orientation de la stratégie de vaccinale n'exclut pas non plus un retour au port obligatoire du masque dans les transports en commun. Cette mesure avait été levée le 16 mai dernier à la faveur de données jugées satisfaisantes par le ministère de la Santé.

"Cela se discute sérieusement. Dans les transports collectifs, je pense que c’est probablement raisonnable, a-t-il affirmé mercredi sur France 2. Certainement pour les personnes fragiles, et probablement pour l’ensemble de la population, parce que c’est une mesure de protection collective. En faisant le petit effort de porter le masque, on contribue à protéger les personnes fragiles."

À l'image de la France, des pays voisins tels que l'Italie ou l'Allemagne connaissent eux aussi un boom des contaminations, constate Guillaume Rozier. Quand d'autres, comme le Portugal ou l'Afrique du Sud sortent de cette vague et la voient désormais dans le rétroviseur.

Arthur Blet et Philippine David avec Florian Bouhot