Couvre-feu à Mions: le maire, Mickaël Paccaud, explique cibler "une extrême minorité"

Le maire de Mions règle ses comptes. Après la publication d'un arrêté actant la mise en place d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de 17 ans sur sa commune, ce jeudi 29 mai, l'édile indique que cette mesure cible "une extrême minorité qui pense qu'il n'y a pas de loi et qu'on peut faire ce qu'on veut".
Invité de BFM Lyon, Mickaël Paccaud affirme avoir observé "depuis quelques semaines", une "montée des incivilités de la part d'un groupe de mineurs". Ce groupe est très restreint, "on parle de dix personnes sur une ville de 15.000 habitants", rappelle-t-il.
Plus de contrôles et de patrouillles
Ce ciblage va permettre aux forces de police "d'aller au contact, de pouvoir contrôler et de les faire rentrer chez eux". Les contrôles et patrouilles seront renforcés et des amendes d'un montant de 150 euros pourront être adressées.
"Il ne faut pas laisser passer ça, maintenant on va siffler la fin de la récréation." Selon Mickaël Paccaud, cette mesure n'est pas restrictive pour l'ensemble des mineurs de la commune. "Quand on est un parent responsable, son enfant mineur ne traîne pas les rues à 22h, 23h ou minuit."
Des secteurs "bien identifiés"
Cette mesure concerne les mineurs non accompagnés, entre 22h et 6h du matin et ne s'applique qu'à des secteurs "bien identifiés où on a eu des faits de délinquance", précise le maire.
Mickaël Paccaud indique que dans ces secteurs, ils avaient "dans tous [leurs] rapports des incivilités", citant la consommation de protoxyde d'azote, des jets de détritus ou des nuisances.
Pour lutter contre ces actes, l'édile a de nouveau appelé à la responsabilité des parents "pour trouver des solutions". Selon Marie-Canelle, le couvre-feu est ainsi une "bonne solution parce que les parents n'arrivent pas à mettre des règles aux enfants".
Réaction mitigée de la population
Dans un communiqué publié ce jeudi, l'édile affirme que le couvre-feu garantit aux habitants "le droit fondamental de vivre en sécurité, dans la sérénité, et sans subir le désordre imposé par une infime minorité".
Un souhait partagé par Véronique, habitante de la commune, au micro de BFM Lyon. "Je suis contente parce qu'on va être un peu plus sécurisé, je trouve que depuis quelque temps, ça se dégrade un peu."
La mesure ne fait, en revanche, pas l'unanimité dans la commune. Certains habitants déplorent notamment l'horaire fixé. "Les enfants sortent quand ils n'ont pas l'école, ils se promènent, ça nous arrive de faire du vélo le soir. Mettre un couvre-feu à cette heure c'est un peu trop tôt je trouve", regrette Awari.
Lola, habitante de la commune, regrette la barrière fixée à 17 ans, une limite qu'elle aurait plutôt mise à 14 ans. Le maire ne compte pas reculer. "Je ne lâcherai pas", soutient-il, indiquant néanmoins que la mesure pourra s'adapter "si la pression redescend" malgré une fin prononcée au 31 août.