"Comment on paye le loyer?": des sinistrés de l'incendie des Minguettes vont devoir payer une partie de leur relogement

Deux semaines après l'incendie d'un immeuble d'habitation du quartier des Minguettes à Vénissieux, une quarantaine de sinistrés vont être relogés à partir de ce 1er avril dans des appart'hôtels. Ces 36 familles vont quitter leurs hébergements d'urgence. Jusqu'à présent, ils bénéficiaient de la suspension de leurs loyers et recevaient une aide financière pour manger équivalente à 18 euros par jour et par personne. Un montant jugé insuffisant.
"C'est pas suffisant. On ne fait rien avec 18 euros", se plaint Abdelkader, 49 ans au micro de BFM Lyon.
Mais le pire pour les sinistrés est la participation forfaitaire qui va leur être demandé pour payer une partie du loyer de l'appart'hôtel.
"Comment on paye le loyer? Je suis dans la merde, je paye le loyer. Je ne suis pas une tirelire, je ne sors pas l'argent. Jusqu'à maintenant, même s'ils donnent un appartement, un mois, deux mois, je ne paye rien", assure Ghanem, 48 ans, également sinistré.
Un traumatisme encore lourd
Tous les habitants de la tour avaient été évacués lors de cet incendie. Les pompiers du Rhône avaient expliqué qu'il s'agissait d'un feu parti d'une gaine technique au 5e étage alimenté par la présence de déchets.
L'épaisse fumée, l'odeur de brûlé et la peur ont durablement marqué les habitants. Certains avaient même tenté de sortir par la fenêtre de leur logement.
"On a ouvert la porte d'entrée, on a vu une boule de fumée, c'est impressionnant, j'ai tout de suite fermé la porte, installé des draps mouillés", décrit Djamal, 57 ans à notre micro. "On est restés trois heures dans l'appartement sans aucun secours ou quoi que ce soit, il a fallu qu'on crie par les fenêtres, on était les dernières personnes à descendre par la nacelle", se remémore Sala, 21 ans.
L'enquête toujours en cours
Contacté, le bailleur social, Alliade Habitat, explique qu'un arrêté de mise en sécurité de l'immeuble a été mis en place le 26 mars par la ville de Vénissieux. Ainsi, une surveillance 7 jours sur 7 et 24h sur 24 permet d'éviter les vols et les intrusions dans les appartements.
Trois familles sur les 39 ont été relogées définitivement. Pour les 36 restantes, les chances de retrouver leur logement restent faibles.
L'enquête est toujours en cours sur les circonstances de l'incendie.