"C'est loin d'être fait": la caravane cycliste contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin a pris son départ

Des opposants à la ligne ferroviaire entre Lyon et Turin ont pris le départ ce samedi 24 mai, depuis la place Bellecour à Lyon, d'une caravane cycliste de 200 km jusqu'à la frontière italienne.
Ce projet est organisé par des militants indépendants, soutenus notamment par le collectif Stop Lyon-Turin.
"Pour les gens qui sont déjà résignés, qui croient que c'est trop tard, on peut leur expliquer que les expropriations, c'est loin d'être fait, qu'il ne faut pas qu'ils restent tout seul dans leur coin", justifie "Horloge", l'un des participants au micro de BFM Lyon.
Des haltes à Bourgoin, Chambéry et en Maurienne
Entre 80 et 50 cyclistes vont parcourir ce trajet découpé en huit étapes en s'arrêtant dans des villages-étapes concernés par le projet, pour partager leur argumentaire. "À vélo, c'est facile, on ne va pas trop vite, on voit plus le paysage, on s'arrête plus facilement, on est moins isolés que dans une voiture", considère Gwen.
La caravane s'est d'abord rendue à Saint-Priest pour une première étape. Elle arrivera à Modane le 1er juin et passera entre temps par Bourgoin-Jallieu, Chambéry et Saint-Rémy-de-Maurienne.
Les préparatifs ont été minutieux pour que les cyclistes puissent s'engager sereinement dans cette aventure. "On essaie de rassembler un maximum d'affaires avec un minimum de poids. Il faut faire un compromis entre le besoin, le poids et du coup on se retrouve avec un t-shirt pour une semaine", indique Boris, un militant venu de Marseille.
Un projet qui avance
Le projet de ligne ferroviaire entre Lyon et Turin existe depuis une trentaine d'années. Il doit permettre d'augmenter le fret sur rail à travers les Alpes et de réduire la pollution générée par le trafic des camions. Depuis 2013, ce projet a été déclaré d'utilité publique. Il a fait l'objet de nombreux recours puis les travaux ont pris plus de temps que prévu notamment à cause du Covid.
En décembre 2024, une trentaine de kilomètres de galeries avaient été creusées. Cet hiver, des tunneliers ont été livrés pour la construction d'un tunnel déterminant pour la suite du projet dont la livraison finale est prévue à l'horizon 2030.
Pour les opposants, ce projet est inutile car une ligne actuelle existe et permettrait selon eux de basculer les marchandises de la route sur le rail sans générer autant de déblais, de destruction de paysages et de bétonnage.