Bébé tué sur l'A9: le chauffard condamné à 2 ans de prison ferme, les parents dénoncent une peine "inacceptable"

Plus de trois ans après la mort de Talia, un bébé de 17 jours victime d'un accident de la route, le chauffard mis en cause a été condamné ce mercredi 26 février à quatre ans de prison dont deux ferme pour homicide volontaire par le tribunal correctionnel de Montpellier.
L'homme est ressorti libre de cette audience. Il avait déjà purgé huit mois en détention provisoire et effectué quatre mois sous bracelet électronique.
Les parents du nourrisson originaires d'Oullins-Pierre-Bénite ont partagé au micro de BFM Lyon leur amertume et leur colère. "Il a tué ma fille, aujourd'hui, elle est sous terre dans une boîte et entendre qu'il ressort libre, qu'il n'ira pas en prison, c'est inacceptable de la part de la justice française. On est très déçus, on s'est démenés, on vient de Lyon avec toute notre peine", réagit Stéphanie Lavigne, la maman de Talia.
"Aujourd'hui Talia notre fille de 17 mois elle est au cimetière et lui, il est en train de respirer dehors tranquillement, sans bracelet électronique", ajoute en colère le père Cédric Barboyon.
L'étudiant de 26 ans conduisait sur l'autoroute A9 à 150 km/h sous l'emprise de l'alcool au moment de la collision mortelle.
Vers un délit d'"homicide routier"
Les parents de Talia, tout comme de nombreuses familles de victimes et associations, récusent le terme d'homicide involontaire. "Je souhaiterais que ce soit un homicide volontaire", avançait avant l'ouverture du procès le père de Talia, estimant que les "faits aggravants" que représentent l'alcool et la vitesse ne sont pas suffisants. "Il a décidé de prendre la voiture, de faire ce qu'il a fait, en son âme et conscience", soulignait-il?
Serge Bensoussan, président de l'association lyonnaise pour la sécurité routière "Et 6 c'était vous", jugeait au même moment sur BFM Lyon que cette qualification juridique doit être remplacée par un délit "d'homicide routier".
Une proposition de loi transpartisane devait être examinée en deuxième lecture à l'Assemblée nationale avant la dissolution en juin dernier. "Elle est sur une liste d'attente pour être présentée. En parallèle de ça, il faut systématiquement confiscation du véhicule, forte amende et peine de prison lourde et dissuasive, c'est très important", estimait Serge Bensoussan.
Actuellement, en cas d'accident mortel de la route, le conducteur risque 5 ans de prison et 75.000 euros d'amende. Une peine qui peut aller jusqu'à 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende en présence de plusieurs circonstances aggravantes.