Auvergne-Rhône-Alpes: dans quels métiers seront les postes à pourvoir jusqu'en 2030?

La basilique de Fourvière, à Lyon. (Photo d'illustration) - AFP
L'Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) compte 3,3 millions de personnes en emploi en 2019, soit un peu plus d'un travailleur français sur dix (12%), selon la dernière étude de la Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares). La région se distingue par des créations plus dynamique d'emploi, ces dernières totalisant dans la décennie à venir "6% de l’emploi de 2019, contre 4% dans l’Hexagone", indique la Dares.
La région Auvergne-Rhône-Alpes va subir des départs de travailleurs en fin de carrière équivalents au reste de la France, mais elle pourra compter sur des jeunes débutant leur carrière aussi nombreux que la moyenne nationale. Elle profitera aussi des arrivées "de nouveaux travailleurs résidents".
Au final, à l'horizon 2030, 5% des postes ne seraient pas pourvus par les jeunes débutants ou les arrivées d'actifs dans la région. Cette part est la même qu'à l'échelle nationale et pourrait être compensée "par les sorties du chômage, les reprises d’activité ou les immigrants qui ne sont pas pris en compte", souligne la Dares.
Dans le détail, ce sont les métiers d’ingénieurs et cadres du privé (+22.000 emplois pour les cadres commerciaux et technico-commerciaux) ainsi que les professionnels de l'aide et du soin (+17.000 infirmiers/sages-femmes) qui devraient créer le plus d’emplois en Auvergne-Rhône-Alpes à l'horizon 2030, comme à l'échelle nationale.
En revanche, la région se distingue sur les métiers de cadres commerciaux, des personnels d’études et de recherche ainsi que les aides-soignants qui seront "nettement plus créateurs d’emplois en Auvergne-Rhône-Alpes qu’en France métropolitaine", indique la Dares dans son étude. Une tendance déjà "observée par le passé (2009-2018)" et prolongée lors de cette nouvelle projection jusqu'à l'année 2030.
À noter également, les "très nombreux" départs en fin de carrière de certaines professions d'ici la fin de la décennie. "Certains d’entre eux, comme les agents d’entretien, les enseignants ou les conducteurs de véhicules sont peu dynamiques en termes d’emploi mais leurs départs en fin de carrière devraient être très nombreux dans la décennie à venir", précide la Dares.
63.000 postes d'agents d'entretien
Mais les métiers les plus créateurs d'emplois ne sont pas ceux qui auront les plus forts besoins de recrutement d'ici 2030. D'après la Dares, ces derniers sont "principalement ceux déjà présents aux premières places dans la hiérarchie nationale des métiers aux plus forts besoins de recrutement".
Les agents d'entretien, les cadres commerciaux et technico-commerciaux ainsi que les aides-soignants se classent donc en haut du podium des métiers à forts besoins de recrutement entre 2019 et 2030 en Auvergne-Rhône-Alpes.
Entre 2019 et 2030, 63.000 postes seraient à pourvoir parmi les agents d’entretien, dont 56.000 dus aux départs en fin de carrière et 7000 aux créations nettes d’emplois, selon l'organisme.
"Ces postes à pourvoir représenteraient 42% de l’emploi de 2019 de ce métier en Auvergne-Rhône-Alpes et 38% de l’emploi national", poursuit la Dares.
Des métiers attirent peu les jeunes débutants
Les métiers qui affichent les déséquilibres entre besoin de recrutement et ressource de main d'œuvre les plus élevés font majoritairement partie de ceux qui ont les plus forts besoins de recrutement en Auvergne-Rhône-Alpes.
C'est le cas des aides à domicile, des aides-soignants ou encore des assistants maternels. Entre 2019 et 2030, parmi les aides-soignants en Auvergne-Rhône-Alpes, le déséquilibre potentiel entre les 43.000 besoins de recrutement (soit 23.000 départs en fin de carrière plus 20.000 créations nettes d’emplois) et le nombre de jeunes débutants (24.000) serait de 19.000.
En d'autres termes, 19.000 postes d'aides-soignants seraient vacants dans la région d'ici à 2030.
"La majorité de ces métiers (hors métiers de l’administration publique) en forts déséquilibres sont actuellement en forte ou très forte tension sur le marché du travail. Leurs difficultés de recrutement risquent donc de s’accentuer d’ici 2030", avertit l'organisme.
Avec beaucoup de départ en retraites et peu de postes pourvus par les jeunes débutants "peu enclins à rejoindre cette profession", les agents d'entretien représentent l'un des emplois dont l'avenir reste le plus incertain en Auvergne-Rhône-Alpes. "Des tensions nouvelles pourraient dès lors apparaître dans le recrutement" de ces derniers estime la Dares.
Dernier point intéressant pour la région, sa proximité directe avec des pays voisins aux plus fortes rémunérations qui serait une nouvelle source de fuites d'emplois, "en particulier la Suisse francophone attirant de nombreux actifs d’Auvergne-Rhône-Alpes".