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Agressions sexuelles sur des Inuits: le père Rivoire "pourrait accepter" de rencontrer la délégation canadienne

Une personne tient un panneau de protestation demandant des actions, pas des mots, alors que le pape François arrive pour rencontrer des autochtones à l'école Nakasuk à Iqaluit, Nunavut, Canada, le 29 juillet 2022. (Photo d'illustration)

Une personne tient un panneau de protestation demandant des actions, pas des mots, alors que le pape François arrive pour rencontrer des autochtones à l'école Nakasuk à Iqaluit, Nunavut, Canada, le 29 juillet 2022. (Photo d'illustration) - AFP

Âgé de 92 ans, le religieux résidant à Lyon est visé par une demande d'extradition déposée début août par Ottawa.

Le père Rivoire, nonagénaire soupçonné d'agressions sexuelles sur des jeunes Inuits entre 1968 et 1970 au Canada, "pourrait accepter" de rencontrer la délégation Inuk qui se rendra la semaine prochaine à Lyon pour demander son extradition, a annoncé vendredi sa congrégation.

"Évoluant dans la décision qu'il avait prise de ne recevoir personne", Joannes Rivoire "pourrait accepter" une rencontre "à caractère privé", s'il est "capable d'une conversation" et si sa santé le permet, a indiqué à l'AFP Vincent Gruber, supérieur de la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée (OMI) en France.

Une demande d'extradition

Âgé de 92 ans, le religieux résidant à Lyon est visé par une demande d'extradition déposée début août par Ottawa. Il est accusé d'agressions sexuelles sur des Inuits lorsqu'il était en mission dans le Grand Nord. Accusations qu'il conteste.

L'ordre comptant 3.700 missionnaires dans le monde, dont 87 en France, dit n'avoir été informé qu'en 2013 de l'existence du premier mandat d'arrêt délivré contre lui en 1998 au Canada.

En 1993, après 33 ans de terrain, le père Rivoire quitte le Canada pour revenir en France. En 2015, il est placé "sous surveillance" lorsque les oblats apprennent qu'il est recherché, a raconté à l'AFP M. Gruber. Il s'établit à Lyon en 2021 dans un Ehpad du quartier de la Croix-Rousse.

Dans le cadre de l'arrivée de la délégation d'Inuits du 12 au 15 septembre à Paris et Lyon, le père Rivoire "a accepté de rejoindre la maison provinciale des OMI de France" dans le 5ème arrondissement de Lyon "pendant quelques jours" afin "de ne pas déranger la vie des résidents et du personnel" de l'Ehpad dans lequel il se trouve actuellement, a détaillé vendredi M. Gruber à l'AFP.

"Les OMI de France sont résolument engagés dans la lutte contre le fléau que constitue la pédo-criminalité", ont par ailleurs déclaré jeudi les oblats dans un communiqué, ajoutant qu'ils "soutiennent" la démarche de la délégation, qu'ils "mettraient en oeuvre tout ce qui leur est possible pour la voir aboutir" et "qu'ils contribueront "à faire efficacement avancer une justice que les victimes (...) sont en droit d'attendre".

S. B. avec AFP