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"Le mieux vivre dans son logement", critère numéro 1 des acquéreurs selon le président de Laforêt

Yann Jéhanno, président du réseau d'agences immobilières Laforêt, est revenu sur une année 2021 exceptionnelle pour le marché immobilier en apportant un éclairage sur les tendances post-confinement.

Le marché de l'immobilier affiche une santé de fer pendant la crise sanitaire. Les professionnels pensaient d'ailleurs que 2020 serait une année catastrophique pour la pierre et que 2021 ne serait pas forcément plus dynamique.

C'était sans compter sur les envies de changement des particuliers qui, las des restrictions et d'une atmosphère anxiogène, ont plié bagages et fait leurs cartons pour changer de ville et quelque fois de vie... Cette tendance s'est confirmée en 2021 avec un record de transactions, faisant bondir les prix dans les villes moyennes principalement ceux des maisons et ralentir la progression dans les grandes villes. Sur leur lancée, hausses de prix et envies d'ailleurs pourraient se poursuivre l'année prochaine...

"Pour 2022, avec une demande qui est toujours nettement supérieure à une offre qui est à un niveau bas, il ne devrait pas y avoir de changement de dynamique global au cours du premier semestre 2022", explique Yann Jéhanno, président du réseau immobilier Laforêt dans l'émission BFM Bourse.

Une nouvelle donne

En effet, une nouvelle donne immobilière avec le dynamisme des villes plus petites face aux métropoles se dessine et devrait durer. Une image du secteur qu'il faut toutefois nuancer: l'exode ne s'étant pas généralisé.

"On voit qu'un certain nombre de métropolitains réalisent leur opération immobilière dans les métropoles, récupèrent leur plus-value et se déplacent de 5 à 20 kilomètres et restent sur le même bassin. Ceux qui vont un peu plus loin contribuent à faire monter les prix très fortement... Ce qui risque de jouer sur le marché et de couper les ambitions de certains autres", souligne le professionnel.

Ce qui est certain, c'est que le logement, un besoin fondamental pour les ménages, est plus que jamais un refuge à la crise avec une volonté très forte d'investir dans le confort plus que dans la praticité... "La pièce en plus, le balcon, la terrasse et le mieux-vivre dans son logement sont plus que jamais attendus par les acquéreurs", ajoute Yann Jéhanno.

Une tension sur l'ancien

Certaines villes profitent de ces nouveaux critères et sont même victimes de leur succès. C'est par exemple le cas de Reims et d'Angers puisque selon une étude de Meilleurtaux.com sur l'évolution du pouvoir d'achat immobilier des Français, ces villes ont perdu respectivement 13m² et 27m² en deux ans. Les notaires de France ont également constaté ce recul de pouvoir d'achat immobilier avec une diminution de la superficie de l'ordre de 4m² pour un appartement et 9m² pour une maison.

Les acquéreurs ont donc pris le large vers les villes moyennes et périphérie des grandes villes. Les prix ont par exemple augmenté à La Rochelle "de près de 7% en un an", note Yann Jéhanno qui poursuit "ils ont aussi progressé à proximité de Paris grâce au télétravail: à Orléans, en Normandie, à Caen, en grande couronne parisienne ou encore dans la périphérie de Lyon".

En clair, les Français ont envie d'un autre immobilier et d'un autre rapport au logement, le télétravail redistribuant un certain nombre de cartes. En revanche, alors que le marché n'est pas assez alimenté en immobilier neuf, la tension pourrait s'accentuer dans l'ancien en 2022...

Marion Marten-Pérolin