Un ressortissant érythréen incarcéré après une tentative de traversée meurtrière de la Manche

Un ressortissant érythréen a été mis en examen et incarcéré samedi à la suite de la tentative de traversée de la Manche, qui a fait un mort et deux disparus mercredi dans le détroit du Pas-de-Calais, a appris l'AFP auprès du parquet de Boulogne-sur-Mer.
Le mis en cause, né en 1996, est poursuivi pour "homicide involontaire" et "aide à l'entrée au séjour irrégulier", avec les circonstances aggravantes de bande organisée et d'exposition à un risque immédiat de mort, a indiqué cette source.
Trois ressortissants érythréens avaient été placés en garde à vue après le drame, mais deux ont été relâchés sans poursuite, a affirmé le parquet.
Vers 12h ce mercredi, les passagers de l'embarcation sur laquelle le mis en cause avait pris place ont demandé à être secourus.
Certaines des cinquante-six personnes secourues ont alors informé les sauveteurs que trois personnes étaient "tombées à la mer, plus tôt dans la journée".
L'une de ces trois personnes, un Turc de 22 ans, a été récupérée sans vie dans l'eau par les secours, les deux autres sont toujours portées disparues.
Deuxième incident mortel de l'année
Le drame de mercredi est le deuxième ayant entraîné des décès en 2024 au large des côtes françaises.
Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont un adolescent syrien de 14 ans, sont morts à Wimereux (Pas-de-Calais) alors qu'ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau autour de 9 degrés, pour gagner l'Angleterre.
Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon la Prémar.
Un des réseaux de passeurs les "plus importants" organisant ces traversées de la Manche par bateaux a été démantelé le 21 février dans une vaste opération internationale.
Dix-neuf personnes ont été arrêtées en Allemagne dans ce coup de filet ayant impliqué les autorités françaises, belges et allemandes, coordonné par Europol et Eurojust.