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Pas-de-Calais: les traversées de migrants fragilisent la réserve naturelle du platier d'Oye

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Étendue sur 500 hectares, la réserve naturelle du platier d'Oye subit certains effets liés à la crise migratoire avec des dégâts sur ses infrastructures et la présence de déchets.

Située entre Calais et Dunkerque, la réserve naturelle du platier d'Oye (Pas-de-Calais) est en danger face à la crise migratoire. La faune souffre de la présence plus importante d'hommes et de femmes dans les espaces protégés.

Baisse de la reproduction

Les agents de la réserve constatent une chute des naissances d'espèces protégées au moment de la nidification. "Cette année, on a eu que 500 adultes qui sont venus se reproduire et on a eu moins d'une dizaine de jeunes à l'envol, certainement dû à beaucoup de dérangement. On a eu beaucoup de passages de migrants au moment de la reproduction", explique Charlotte Debrabant, chargée de missions pour Eden 62, gestionnaire de la réserve du platier d'Oye.

Outre les conséquences sur la faune, les agents regrettent aussi que les passages des migrants entraînent des dégradations des équipements et la présence de déchets dans les espaces naturels.

"Ça complique nos missions car on doit faire le tour des clôtures plus régulièrement", poursuit Charlotte Debrabant, qui constate que l'une d'entre elles a été pliée suite au passage de migrants.

"On a aussi des dépôts de déchets dans les enclos, donc à proximité des îlots où il y a les oiseaux qui sont en quiétude normalement. On a un travail de ramassage de déchets qui est plus beaucoup plus conséquent que la normale", souligne-t-elle au micro de BFM Grand Littoral.

Un impact "évident"

Cette situation inquiète également le maire qui attend plus d'aides des autorités. "C'est notre produit d'appel en termes de développement touristique. C'est aussi l'avenir de nos enfants que de préserver ce milieu naturel", affirme Olivier Majewicz, maire de Oye-Plage, qui a écrit au président de la République et à la Première ministre.

"L'impact des passages est évident sur cette partie du littoral", reconnaît Véronique Deprez-Boudier, sous-préfète de l'arrondissement de Calais, invitée ce mardi de BFM Grand Littoral.

Si les passages étaient auparavant peu fréquents sur cette partie du littoral, "depuis quelques mois, on a des départs beaucoup plus nombreux", poursuit-elle en pointant des difficultés supplémentaires pour empêcher ces départs "avec une zone sauvage et qui [...] offre la possibilité de se cacher".

Des études vont être menées dans les prochaines semaines pour évaluer en détail les conséquences migratoires sur la biodiversité de notre littoral.

Jérémy Mahieux avec Amaury Tremblay