Pas-de-Calais: la cristallerie Arc va arrêter certains de ses fours pendant l'hiver

Face à "la chute brutale du marché des arts de la table, qui a perdu en quelques semaines près d'un quart de sa valeur et l'augmentation fulgurante du prix de l'énergie", le groupe a décidé "la mise en arrêt pendant l'hiver de certains fours", selon un communiqué diffusé jeudi. Il précise que "4 à 6 fours sur 9 seront maintenus en activité pendant cette période".
Le groupe verrier, leader mondial des arts de la table, installé dans le Pas-de-Calais, annonce également "l'utilisation ponctuelle de fioul domestique comme substitut au gaz" pour faire tourner ses fours. Ces deux mesures "pourraient être maintenues jusqu'à l'amélioration de la conjoncture".
1.600 salariés au chômage partiel
Arc a déjà placé depuis le 1er septembre 1.600 de ses 7.800 salariés des fonctions supports et administratives au chômage partiel et prévenu à cette occasion que "les ouvriers de production" pourraient également être concernés dans les prochaines semaines.
Selon le directeur de la communication de l'entreprise, Guillaume Rabel-Suquet, il est encore trop tôt pour mesurer l'impact en terme d'activité partielle de la mise à l'arrêt des fours - dont deux doivent subir des réparations.
Le Ministre de l'Industrie attendu vendredi
Vendredi, le Ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure, est attendu chez Arc pour un échange "sur l'impact de l'augmentation des prix de l'énergie" et le solutions à apporter, a annoncé le ministère.
Selon le communiqué d'Arc, "une réorientation du portefeuille produits vers des articles innovants à forte valeur ajoutée (...) ainsi qu'une optimisation de l'outil industriel" vont être menées.Dans le cadre de cette nouvelle stratégie, il n'y aura "pas de licenciements" mais un recours à la mobilité interne une "diminution drastique du recours à l'intérim", a assuré Rabel-Suquet à l'AFP.
"Est-ce que nous recentrer sur des produits à valeur ajoutée va suffire à couvrir nos frais fixes ?" s'inquiète le secrétaire du CSE, Patrice Bollengier (CFE-CGC). "Sur la maintenance, on a beaucoup de mal à recruter. On a formé beaucoup de jeunes. S'ils se retrouvent en activité partielle et trouvent un poste qui paient mieux, ils ne vont pas hésiter", souligne-t-il.