Pas-de-Calais: de nombreuses interpellations lors d'une opération de démantèlement d'un trafic de tabac et de stupéfiants

Voiture de la gendarmerie (illustration) - DENIS CHARLET
La brigade de recherche de Calais, appuyée par la gendarmerie départementale, a mené une opération de démantèlement d'un trafic de tabac et de stupéfiants dans le Calaisis et le Boulonnais ce lundi 19 mai, a appris BFM Grand Littoral de la part du procureur. Une dizaine de personnes ont été interpellées.
L'enquête, étalée sur "plus d'un an", avait déjà permis aux autorités de mettre la main sur plus d'un kilo d'herbe et de résine de cannabis, "ainsi que plusieurs milliers d'euros, une balance et du matériel de conditionnement", en avril 2024. Ces saisis ont servi de "base de départ à l'enquête", qui a abouti ce lundi à une vague d'interpellations et de perquisitions.
18 personnes interpellées lundi
"Près de 400.000 euros d'avoirs criminels" ont ainsi été saisis dans le Calaisis. "Concernant le trafic de tabac, le produit infractionnel sur la durée de l'enquête étant estimé à 9 millions d'euros par la douane, aboutissant à une amende douanière de 2 millions d'euros", informe le procureur.
Lors de leur enquête, les agents ont découvert que "la tête de réseau se servirait de plusieurs commerces dans le centre ville de Calais", acquis grâce à des sociétés écrans, "afin d’écouler la marchandise et blanchir de l’argent de ses trafics". Ils ont également mis en évidence que "des mineurs et de jeunes majeurs seraient employés pour tenir les établissements de revente et effectuer des déplacements au Luxembourg et en Belgique".
La brigade de recherche a repertorié "une vingtaine" de véhicules utilisés pour près de "500 trajets transfrontaliers", réalisés entre le mois d'avril 2024 et mai 2025.
Au total, près de 180 gendarmes ont participé à l'opération de démantèlement réalisée ce lundi. Ils ont interpellé 18 personnes, qui ont toutes été placées en garde à vue. Lors des perquisitions, les agents ont saisi "8 véhicules, une moto, plusieurs milliers d'euros (en espèces, sur un compte bancaire, en assurance vie, en bijoux, en maroquinerie de luxe et en tabac)".
Deux suspects placés en détention provisoire
Au total, "une trentaine de personnes" ont été entendues "en tant que mis en cause" par les enquêteurs de la brigade de recherche entre le 19 et le 23 mai. Cinq d'entre elles ont été renvoyées par comparution immédiate ce samedi 24 mai.
"Trois ont été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'entrer en contact avec les autres mis en cause de l'affaire, interdiction de sortir du département et obligation de fixer leur domicile", informe le procureur. Les deux autres "ont été placés en détention provisoire sur la base de non garanties suffisantes de représentation et pour prévenir le renouvellement d'infraction".
Concernant les autres mis en cause, trois ont été placés sous contrôle judiciaire et huit personnes auditionnées ont, quant à elles, été "déferrées le 23 mai 2025 au matin devant la magistrate en charge de la procédure".
Trois autres suspects ont été remis en liberté après leur audition, tandis qu'un autre est visé par une amende de 2.000 euros et doit effectuer un stage de citoyenneté. L'un d'entre eux a reçu "une contravention de 4e classe" et dix autres "font l'objet d'une CRPC/COPJ [NDLR: comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité/convocation par officier de police judiciaire] devant le Procureur de la République près le Tribunal Judiciaire de Boulogne-sur-Mer". Enfin, deux mineurs "font l'objet d'une COPJ devant le juge des enfants".