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"On ne fera pas Noël à la maison": la lente décrue sape le moral des habitants sinistrés dans le Pas-de-Calais

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Deux semaines après les inondations dans le Pas-de-Calais, certains habitants de Guînes n'ont toujours pas pu rentrer chez eux. Le niveau de l'eau baisse, mais trop lentement.

Pour Bénédicte, c'est à chaque fois le même espoir quand elle ouvre son portillon: voir le niveau de l'eau baisser. "On a une sensation de baisse, mais c'est très lent. C'est un centimètre, deux centimètres. Et quand il pleut, on récupère cinq centimètres d'un coup", explique cette habitante du marais de Guînes.

Un sentiment d'impuissance

Depuis dix jours, Bénédicte, son mari et sa fille de huit ans ont dû évacuer leur maison totalement inondée. Certains meubles ont pu être surélevés sur des parpaings pour être préservés, mais l'électricité a été coupée et les pompes à eau sont inutilisables.

"On voit cette eau et on ne peut pas la faire baisser. On est impuissant", déplore Bénédicte.

"C'est vraiment cette chose où on ne peut rien faire qui nous détruit tout doucement de l'intérieur", décrit-elle.

Pour l'heure, il est impossible de connaître l'ampleur des dégâts, l'expert en assurance ne pouvant passer qu'une fois l'eau retirée. En attendant, "le placo moisit tout doucement mais sûrement", ne peut que constater Bénédicte.

Nouvelle vigilance orange

À cette incertitude s'ajoute celle de ne pas savoir quand la famille pourra rentrer chez elle. "Mon mari avait quand même espoir de faire Noël à la maison, mais on le ne fera pas", déplore l'habitante. "On est relogé heureusement, mais c'est notre maison, notre vie".

La famille espère quand même pouvoir retrouver son foyer au plus vite. Toutefois, selon les autorités, la décrue pourrait mettre jusqu'à trois mois dans le marais, alors que des pluies incessantes s'enchaînent.

Ce lundi 20 novembre, le Pas-de-Calais a de nouveau été placé en vigilance orange pluie-inondation par Météo France. Les précipitations tombées depuis la veille risque "de faire remonter les niveaux des cours d'eau", prévient Vigicrues.

Amaëlle Brignoli avec Benjamin Rieth