Nord: inquiétude face à la fin des missions d'aide médicale d'urgence pour les pompiers-infirmiers

"C'est la sécurité et la santé des Nordistes qui est en jeu", pose Julien Gokel, maire de Cappelle-la-Grande (Nord). L'élu, à la tête d'une commune de 8.000 habitants, est inquiet. La raison: le centre d'intervention et de secours à Gravelines pourrait perdre la mission d'aide d'urgence médicale.
L'aide avait été créée en 2009. Elle permet d'épauler le Smur dans des zones éloignées. La suppression réduirait donc potentiellement les chances de survie des victimes sur le territoire. Un argument mis en avant par Mélanie Jonckeere, infirmière sapeur-pompier.
"On n'aurait plus de véhicules légers infirmiers. Les Smur seraient déclenchés sur demande du 15 pour toutes les interventions médicales d'urgence. Ce serait un temps prolongé pour les victimes de secteurs comme Gravelines ou Hazebrouck", prévoit-elle.
"Dans tous les cas, l'offre de soins régresserait. La prise en charge demanderait au Samu de déployer plus de moyens, qui, actuellement, n'existent pas", souligne-t-elle au micro de BFM Grand Littoral.
Une manifestation prévue place Rihour ce jeudi
En 2023, le véhicule léger infirmier a été déclenché plus de 800 fois dans le Dunkerquois. "Nous demandons une concertation avec les collectivités territoriales", réclame l'édile, Julien Gokel.
La présidence du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis), elle, explique être contrainte d'effectuer ces changements en raison de son budget fragile. "Aujourd'hui, la mission principale des sapeurs-pompiers infirmiers, c'est le soutien sanitaire à nos pompiers lors de graves interventions. La mission complémentaire de l'aide médicale d'urgence est de soutenir le Samu", explique Jacques Houssin, président du Sdis du Nord au micro de BFM Grand Lille.
"Compte tenu des difficultés financières du Sdis, on revoit comment organiser les missions complémentaires", résume-t-il.
Le collectif Infirmiers du Nord se réunit ce jeudi 22 février à 9 heures place Rihour, à Lille, pour défendre le dispositif. De son côté, le conseil administratif du Sdis essaie de trouver des fonds auprès de l'Agence régionale de santé pour pallier les manques budgétaires.