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Migrants en Manche: les images de l'avion Frontex intéressent la Belgique et les Pays-Bas

L'avion de Frontex est arrivé mercredi 1er décembre à Lille.

L'avion de Frontex est arrivé mercredi 1er décembre à Lille. - Ministère de l'Intérieur

L'avion arrivé à Lille il y a une semaine, doit survoler la Manche et fournir des images satellitaires afin d'aider à détecter les départs et lutter contre les passeurs.

L'avion de l'agence européenne des frontières Frontex qui surveille la Manche pour lutter contre les passeurs, après la mort de 27 migrants dans un naufrage fin novembre, transmet des images satellitaires à la France, qui intéressent aussi la Belgique et les Pays-Bas, a expliqué mercredi son directeur.

L'appareil, déployé depuis une semaine, fournit "des images satellitaires à la France (...) pour pouvoir détecter quelques jours à l'avance les préparatifs de départ et les activités de passeurs ou de trafiquants près de la côte", a déclaré Fabrice Leggeri, lors d'une audition au Sénat.

La Belgique et les Pays-Bas se sont également "montrées intéressées" par ces images, selon le patron de Frontex.

Détecter les départs

La mission principale de l'avion reste de "détecter les départs", mais "si des situations de détresse en mer étaient observées en temps réel, les autorités compétentes seraient informées", a-t-il précisé.

L'appareil est arrivé à Lille il y a une semaine pour être déployé au-dessus de la Manche, après le naufrage mortel de 17 hommes, sept femmes, deux adolescents et un enfant lors d'une tentative de traversée fin novembre.

Ce drame, le plus meurtrier survenu en Manche, a relancé les tensions entre la France et le Royaume-Uni au sujet de la lutte contre les traversées du "Channel" par des immigrés clandestins, qui se sont développées depuis 2018.

Des passeurs poussés vers la Belgique et les Pays-Bas

Outre l'intervention de Frontex, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé le "doublement" des effectifs de policiers et gendarmes chargés de lutter contre l'immigration clandestine et la création d'antennes régionales pour tenter de démanteler les réseaux de passeurs.

Ce renforcement de la surveillance à Calais et dans le nord de la France risque de pousser les passeurs vers la Belgique et les Pays-Bas, et peut-être même vers la Bretagne, a estimé M. Leggeri.

"Les autorités néerlandaises (...) commencent à observer des phénomènes douteux avec des bateaux de plaisance dans certains ports néerlandais", a-t-il rapporté. "Donc si les choses se déplacent vers le Nord, y compris jusqu'aux Pays-Bas et que nous prenons les bonnes mesures, elles vont se déplacer aussi vers l'Ouest, avec (...) la République d'Irlande qui peut-être l'objet de liaisons ferries" depuis la Bretagne.

"Ce sont des scénarios que je ne peux pas écarter", a-t-il conclu.

G.H. avec AFP