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La pêche bientôt interdite dans 13 zones britanniques, les pêcheurs nordistes inquiets

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Une nouvelle réglementation décidée par les autorités britanniques dans le cadre de la préservation d'espèces protégées met à mal les pêcheurs nordistes, puisqu'ils ne pourront plus rentrer dans les eaux britanniques. Xavier Bertrand demande une réaction forte de la France au niveau européen.

13 zones protégées au large de la mer du Nord désormais inaccessibles. Pour les pêcheurs nordistes, l'étau se resserre. Le 22 mars prochain, l’Organisation de gestion marine britannique adoptera un règlement visant à interdire la pêche dans 13 aires marines protégées.

Cette nouvelle réglementation a été décidée par les autorités britanniques dans le cadre de la préservation d'espèces protégées.

Des coins de pêche, situés en face de Boulogne-sur-Mer, sont concernés. Ces derniers sont pourtant stratégiques pour les Nordistes, notamment pour l'encornet qui représente 45% de leur chiffre d'affaires annuel.

Une économie locale menacée

Dans un courrier à l'Etat, daté du 7 février, Xavier Bertrand en appelle à "un bras de fer" avec les Britanniques pour permettre la survie de la filière halieutique. "Si on ne peut plus aller pêcher chez eux, ils vont faire quoi nos pêcheurs, ils vont aller pêcher où?", se demande le président de la région Hauts-de-France, au micro de BFM Grand Littoral.

Pour ce dernier, "il est inimaginable qu'on nous interdise ça, ou alors il faudra des mesures de rétorsion", estime Xavier Bertrand qui juge également "pouvoir poser problème aux Britanniques" en leur interdisant de venir pêcher "la coquille Saint-Jacques".

En tout ce sont 4.000 m2 de zones d'exploitation dont seront privés les pêcheurs ce qui pourrait entraîner une baisse drastique de leur prise et des étales moins fournies. Une perspective qui suscite l'inquiétude d'un professionnel qui craint un cercle vicieux.

"On est dépendant des pêcheurs. Si les pêcheurs français ne pêchent rien, on sera obligés d'acheter notre poisson en Angleterre", explique Jérôme Péreira, gérant de la société Solution Fish Market. "Après c'est un peu utopique... 97% de ce qu'on vend aujourd'hui à Boulogne, c'est de l'importation. Donc si on retire l'importation, il reste 300 emplois" sur les 5.000 actuels dans la ville.

"Que fait l'Union européenne?"

Dans son courrier adressé à Gabriel Attal, Xavier Bertrand rappelle que la pêche représente plus de 6.500 emplois dans la région, en grande majorité à Boulogne-sur-Mer, "premier port de pêche français".

Le président de la région regrette que la Commission européenne ne s'est "pas manifestée dans ces dossiers et par son silence, confirme son intention de laisser sacrifier nos pêcheurs sur l'autel des bonnes relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne".

Même constat pour Olivier Leprêtre, président du comité régional des pêches des Hauts-de-France, qui se demande ce "que fait l'Union européenne". "À partir du 22 mars, les zones sont fermées et terminé, il n'y a plus aucune pêche (...) ça va être hyper compliqué", juge ce dernier.

"Le Royaume-Uni a accès à tout, et nous Français, pays européen, on est en train de nous éjecter de tout", s'étonne Olivier Leprêtre.

Ce dernier dit vouloir solliciter les politiques sur le sujet. "Xavier Bertrand prend" le sujet "à bras-le-corps". "Espérons que ça va bouger mais très honnêtement ça va être très compliqué", juge le président du comité régional des pêches des Hauts-de-France.

Il explique que "les pêcheurs sont énervés" par la situation britannique. "On ne demande qu'une chose c'est qu'on nous laisse travailler", conclut ce dernier.

Cosima Mezidi Alem et Alicia Foricher