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Femme brûlée vive à Bully-les-Mines: le compagnon de la victime condamné à 30 ans de prison

Le symbole de la justice (illustration).

Le symbole de la justice (illustration). - - Ashraf Shazly / AFP

Accusé d'avoir aspergé d'essence puis mis le feu à sa compagne en 2020 à Bully-les-Mines, Jonathan Boillet a été condamné à 30 ans de réclusion par les assises du Pas-de-Calais.

Jonathan Boillet, accusé du meurtre de sa compagne Sandy Cucheval, brûlée vive en 2020 à Bully-les-Mines a été condamné à 30 ans de réclusion, dont une peine de sûreté de 20 ans, ce vendredi 8 mars par les assises du Pas-de-Calais.

Il s'agissait de la peine requise par le parquet. La victime, Sandy Cucheval, 33 ans, avait été aspergée d'essence puis brûlée vive dans la voiture qu'occupait le couple. Elle était décédée une semaine plus tard à l'hôpital de Lille.

"Il n'y a pas d'autre explication, il a donné volontairement la mort à Sandy Cucheval", a estimé l'avocat général, Xavier Alloy.

La victime voulait le quitter

"Je fais un pas de côté (...) Je le dis: Jonathan Boillet est coupable du meurtre de Sandy Cucheval, que les choses soient dites", a lancé dès le début de sa plaidoirie l'avocate de l'accusé, Anne-Céline Lemonnier.

"Pour les féminicides et plus particulièrement pour celui-là, assez unique dans sa monstruosité, la peine doit être à la hauteur de la souffrance des victimes", a quant à elle plaidé l'avocate de la fille et de l'ex-belle-mère de Sandy Cucheval, Nathalie Tomasini.

Au moment des faits, la compagne de Jonathan Boillet voulait le quitter. "Tu m'appartiens, tu ne pourras jamais me quitter. Le jour où tu me quittes, je te crève", avait menacé Jonathan Boillet, quelques jours avant d'assassiner Sandy Cucheval.

Auprès de lui, avec qui elle était en couple depuis trois mois au moment de sa mort, Sandy Cucheval était "enfermée", pointe Me Cherifa Benmouffok, avocate de sa mère. Il avait également menacé de la brûler avec ses enfants.

L'accusé avait avoué le crime ce jeudi

Jusqu'à ce jeudi, l'accusé soutenait la thèse de l'accident, alors que le procès avait débuté le 5 mars. Ce jeudi, face aux nombreuses preuves qui l'accablaient, il est finalement passé aux aveux, tout en assurant n'avoir aucun souvenir de la scène.

Se disant "absolument convaincue" qu'il s'agit d'un déni traumatique, Me Lemonnier a appelé la justice à "accompagner M. Boillet dans une démarche pour qu'il puisse passer outre".

"Je voudrais m'excuser, mais si mes excuses ne sont pas acceptables pour la famille, je comprends très bien", a-t-il déclaré, des sanglots dans la voix. Il n'a pas semblé réagir à l'énoncé du verdict.

Déjà condamné à huit reprises par le passé, dont quatre fois pour des violences sur une précédente compagne, la mère de ses enfants, l'homme était sorti de prison le 29 juin 2020.

Sidération et sanglots chez la famille de la victime

Il faisait l'objet d'un suivi socio-judiciaire au moment des faits, une "main tendue" qu'il n'a pas saisie, souligne l'avocat général.

Au dernier jour de procès, une série de photos de la victime a été diffusée, notamment en compagnie de ses enfants et toujours souriante. Puis un cliché présenté par Me Tomasini la montrait le visage entièrement calciné, la peau cloquée et roussie, le crâne sans cheveux.

Sidération et sanglots ont envahi les bancs de la famille. Jonathan Boillet, lui, a simplement baissé les yeux.

Le condamné sera aussi soumis à un suivi socio-judiciaire de dix ans à l'issue de son incarcération, ainsi qu'à une obligation de soins pour lutter contre ses addictions à l'alcool et au cannabis.

Mathias Fleury avec AFP