Dunkerque, Marseille... L'État veut renforcer les moyens pour lutter contre les trafics dans les ports

Thomas Cazenave était en déplacement au port de Dunkerque ce vendredi 8 décembre 2023. - BFM Lille
"Nos ports sont sujets au trafic. Nous devons être à la hauteur de la menace", atteste Thomas Cazenave, ministre chargé des Comptes publics, au Parisien ce jeudi 7 décembre.
Pour enrayer le trafic de drogue, notamment la cocaïne, Bercy annonce plusieurs mesures. Le premier point concerne le redéploiement à terme de centaines de douaniers vers les principaux ports et les ports secondaires dans le but de renforcer les "équipes de contrôle et de renseignement".
Une brigade dédiée à Dunkerque
Dans la matinée de ce vendredi 8 décembre, Thomas Cazenave inaugurait en compagnie de Patrice Vergriete, ministre délégué chargé du Logement et ancien maire de Dunkerque, le point de contact unique frontalier du port de Dunkerque, ce dernier étant particulièrement concerné par les nouvelles mesures.
Le port de Dunkerque va donc être muni d'une brigade dédiée à la lutte contre les trafics et au contrôle de conteneurs constituée de 25 douaniers.
"En 10 ans, l'activité sur le port de Dunkerque a été multipliée par trois. Il faut donc aussi qu'on accompagne avec des moyens dédiés", indique Thomas Cazenave au micro de BFM Grand Littoral
Et de poursuivre: "Notre responsabilité, c'est de renforcer les moyens. À la fois pour la sécurité, pour la lutte contre les trafics. Aussi pour accompagner le développement du port de Dunkerque. Un port compétitif".
Le port de Dunkerque, qui se présente comme le troisième plus important de France, a vu le nombre de conteneurs déchargés sur ses quais progresser de 14% en 2022, pour approcher les 750.000, rappelle l'AFP.
25 millions d'euros pour des scanneurs mobiles
Une autre mesure consiste en l'installation dans les premiers mois de 2024 d'une dizaine de scanneurs mobiles au Havre, à Dunkerque, à Marseille, à Saint-Nazaire, à Gennevilliers ou à Jary, en Guadeloupe.
Ces scanneurs mobiles permettront de vérifier en "deux, trois minutes" l'intérieur du conteneur, alors qu'avant, ce contrôle prenait plus de temps, car il fallait déplacer le conteneur dans une zone spéciale. 25 millions d'euros vont être consacrés à ces scanneurs mobiles, a précisé Thomas Cazenave.
Bercy a également indiqué vouloir recourir davantage aux données numériques "pour mieux cibler les contrôles".
"Il y a un travail aussi de coopération internationale très important. On a des attachés douaniers dans un certain nombre de pays qui nous aident aussi à mieux identifier la menace, mieux cibler les contrôles", poursuit Thomas Cazenave.
Cela s'accompagne par la signature de conventions avec les armateurs, ceux qui s'occupent de l'exploitation commerciale d'un navire, et d'autres professionnels de l'environnement portuaire. Le programme a déjà commencé l’Union nationale des industries de la manutention dans les ports français (Unim).
De nouvelles techniques, restées secrètes, seront également appliquées pour suivre les conteneurs.