Après une nouvelle fusillade mortelle dans un camp de migrants à Loon-Plage, Utopia 56 dénonce l'inaction de l'État

Deux fusillades mortelles en moins de 48 heures. Le camp de réfugiés de Loon-Plage a été le théâtre de drames successifs ayant conduit à la mort de deux personnes, tandis que plusieurs blessés ont été recensés, entre ce samedi 14 et dimanche 15 juin.
Une situation alarmante pour laquelle les associations locales dénoncent l'inaction de l'État. "Il y a évidemment une présence des réseaux de traite mais qui en fait n'a lieu d'exister uniquement parce qu'il n'y a pas des voies de passages sûres et légales, il y a des personnes qui profitent de ces situations-là mais c'est l'État le vrai coupable", dénonce Salomé, coordinatrice au sein d'Utopia 56, au micro de BFM Grand Littoral.
"Il n'y aurait pas de raison d'en arriver là"
Cette dernière souligne notamment l'impact de "toutes les politiques menées ici" sur les deux drames. "S'il n'y avait pas de problème et si les personnes pouvaient soit rester en France soit partir au Royaume-Uni de façon sécurisée, il n'y aurait pas tous ces réseaux et il n'y aurait pas de raison d'en arriver là."
Un homme de 24 ans, originaire du Soudan, a été touché par une balle au niveau de la tête, tandis qu'un deuxième homme blessé à la tempe est entre la vie et la mort, ce dimanche. La procureure de la République a indiqué avoir ouvert une enquête pour meurtre, tentative de meurtre et détention d'armes.
La veille, une personne d'origine soudanaise avait déjà été tuée près de ce camp et cinq autres avaient été blessées par balle. Deux personnes, déclarant être un Irakien de 29 ans et un Afghan de 16 ans, ont été placées en garde à vue dans le cadre de cette affaire, avait indiqué ce samedi la procureure.
"À cette heure, aucun élément n'a été mis au jour permettant de lier ces faits à ceux qui se sont produits le samedi 14 juin", a précisé la procureure après le nouveau drame.
Contactée, la mairie de Loon-Plage n'a pas répondu à nos sollicitations. De très nombreux candidats à l'exil séjournent actuellement sur le littoral français, dans l'espoir de traverser la Manche clandestinement à la faveur d'une météo propice aux départs.