A Calais, "Mamie Brigitte" recharge les téléphones et les batteries des migrants

À Calais, "Mamie Brigitte" recharge tous les jours plus d'une centaine de téléphones portables et de batteries externes de migrants. Un dévouement encouragé par son mari.

À Calais, certains particuliers tentent d'aider comme ils peuvent les migrants. C'est le cas de Brigitte Lips, dite "Mamie Brigitte", qui propose aux réfugiés de recharger leurs téléphones portables à son domicile. Un coup de main qui a du succès puisque dès l'ouverture des portes de son garage, ils sont déjà des dizaines à patienter pour ce service.

"Hier, par exemple, à 5h j'avais 136 téléphones portables, à 6h, j'en avais 178, explique-t-elle. On arrive à 150 tous les jours avec des pics à plus de 200. Il y a un an, j'en avais presque 300 par jour. C'est ingérable, j'en ai dans toutes les chambres et dans la salle de bains en plus d'ici."

"Comme s'ils faisaient partie de la famille"

Brigitte recharge également les batteries humaines. Parfois, elle leur prépare le déjeuner, leur dégotte des vêtements et soigne aussi les bobos. Un dévouement à domicile encouragé par son époux. "Il ne me demande pas combien j'ai payé pour telles ou telles choses, mais il me dit: "tu as bien fait, ce n'est pas pour quelques euros"", raconte-t-elle.

Elle avoue ne pas compter pour les migrants. "C'est comme s'ils faisaient partie de la famille (...) comme si moi, je faisais partie de leur famille", ajoute-t-elle.

"Mamie Brigitte", bénévole au secours Catholique et à la paroisse de Calais, ne compte pas s'arrêter de si tôt, sauf si on l'oblige un jour.

Lolita Perron et Solenne Bertrand