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À Calais, la crainte "d'actions violentes" contre les exilés après l'appel d'un mouvement britannique d'extrême droite

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Un groupe se disant "patriote" a appelé à venir en France à partir du 11 août prochain sur les réseaux, alors que des émeutes xénophobes secouent le Royaume-Uni. L'association Utopia 56, notamment basée à Calais, s'inquiète d'une importation des violences.

Sur les plages de Calais, tandis que de violents affrontements à caractères raciste et islamophobe retiennent l'attention au Royaume-Uni, l'importation des violences sur le littoral est redoutée par les associations d'aide aux personnes en situation d'exil.

En dehors des scènes relayées dans de nombreux médias, les peurs se concrétisent aussi avec un appel lancé par un mouvement britannique en ligne du nom d'"Active Patriot UK" à se diriger vers la France pour s'en prendre aux personnes en situation de migration tentant de faire la traversée de la Manche.

"Nous avons assez d'argent pour prendre trois voitures pleines de patriotes sur un canot et louer un appartement pour une semaine. Qui veut venir? Ce sera une semaine complète après le 11 août", écrit notamment l'auteur du post sur la page X du mouvement.

"Des personnes préparées à des actions violentes"

Du côté de Calais et d'Utopia 56, la menace est prise au sérieux, comme l'explique l'une des membres de l'association, Angèle Vettorello.

"Ce sont des personnes qui se sont préparées à des actions violentes, à potentiellement louer des voitures, des bateaux. C'est un événement, ou en tout cas une annonce d'événement, qui nous inquiète beaucoup, nous les personnes solidaires à Calais, parce que ça peut amener à des situations très dangereuses pour les personnes exilées et aussi pour les personnes solidaires", analyse la coordinatrice de l'antenne locale d'Utopia 56.

Les associations constatent cette escalade des tensions directement sur le terrain et doivent donc redoubler de vigilance. "Il y a aussi des besoins de matériel, des besoins de traverser en Angleterre parce qu'aujourd'hui les gens ne sont pas là pour rien. Il y a une forme de détresse, en trois semaines il y a quand même eu neuf décès", égrène Flore Judet, coordinatrice à l'Auberge des migrants.

Saisi par les associations, le parquet de Boulogne-sur-Mer indique avoir alerté les forces de l'ordre. "Le parquet saura apporter les réponses pénales appropriées si des débordements venaient à être constatés le 11 août"

Les bénévoles espèrent une action rapide des autorités, en amont de possibles violences.

Mathis Menu, Alexis Lalemant