Usine de transformation d'ammoniac Maxam: Xavier Bertand veut une action en justice

Xavier Bertrand. - ERIC PIERMONT © 2019 AFP
Le président du Conseil régional des Hauts-de-France Xavier Bertrand a appelé ce jeudi à une action en justice face à "l'abandon" d'un site Seveso et de ses salariés, l'usine de transformation d'ammoniac Maxam Tan de Mazingarbe (Pas-de-Calais), en liquidation judiciaire.
"Il y a un risque environnemental, Maxam groupe ne fait pas ce qu'il faut. Il faut absolument qu'il y ait une action en justice contre le laisser-aller, le manque de précautions et l'abandon du site", a lancé le président de région après une rencontre avec des représentants des 73 salariés du site.
Dernière de France à produire du nitrate d'ammonium industriel, cette filiale du groupe espagnol Maxam, contrôlé par le fonds d'investissement américain Rhône Capital, a été placée en liquidation judiciaire mi-janvier, alors qu'une cuve contenait encore quelque 1000 t d'ammoniac.
"Faire pression"
Reconnaissant que la région n'est pas compétente pour les risques environnementaux, Xavier Bertrand a souligné la nécessité de "faire pression" sur le groupe et indiqué être en contact avec le préfet, qui a effectué un signalement au parquet de Béthune dans ce dossier.
"Ce que (Maxam) s'apprête à faire pour les salariés avec le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), c'est juste une honte !" a également pointé Xavier Bertrand. Si les négociations ne progressent pas, "l'État ne peut même pas imaginer valider le PSE (...) Maxam a vraiment intérêt à se remettre autour d'une table pour négocier sans faire semblant".
"On est face à un mur, on n'a aucun interlocuteur aujourd'hui, Maxam Group ne vient pas sur le site", a affirmé le délégué Stéphane Hugueny au nom de l'intersyndicale. La procédure du PSE s'est engagée "avec zéro euro de Maxam Corp", a-t-il accusé.
Placée en liquidation judiciaire le 13 janvier
"Nous avons fait une proposition sur une somme (...) de l'ordre de 25 à 30.000 euros supérieure à l'indemnité légale" mais "il y a en face des gens qui ne veulent pas négocier sur des bases réelles", avait pour sa part affirmé mercredi à l'Agence France-Presse (AFP) l'avocat de la direction espagnole, Me Laurent Cautret.
L'entreprise classée Seveso "seuil haut" et dont les produits entrent dans la composition d'explosifs civils et d'engrais, a été placée le 13 janvier en liquidation judiciaire.
Une période de trois mois, susceptible d'être reconduite, doit permettre de vider la cuve mais l'opération risque de ne pas être terminée le 13 avril, avertissent les syndicats.