Université de Lille: étudiants, enseignants et personnels mobilisés contre le nouveau projet de fusion

En 2018, les trois universités lilloises fusionnaient pour ne former qu'une seule et même entité: l'université de Lille. Cette année, l'établissement est au cœur d'un nouveau projet de regroupement, avec cette fois l'École Nationale Supérieure d'architecture et de paysage, Sciences Po Lille et l'École supérieure de journalisme de Lille. Pour sa part, Centrale Lille est "favorable à sa contribution en tant qu'établissement associé et non en tant qu'établissement-composante".
Des formations payantes
Ce projet doit être entériné le 22 avril prochain au cours d'un conseil d'administration. Mais il est à la fois contesté par les enseignants, les personnels et les étudiants de l'université.
Cette fusion s'inscrit dans le projet EPE, pour Établissement public expérimental. Ce type de campus permet de bénéficier de subventions. Moussa Naït Abdelaziz, porte-parole du syndicat d'enseignants SNEP-FSU, craint néanmoins des conséquences néfastes pour les étudiants.
"Les frais d'inscription pour les étudiants, par exemple, sont fixés nationalement, a rappelé l'intéressé au micro de BFM Grand Lille ce vendredi. Lorsqu'on rentre dans un EPE, on peut déroger à cette règle-là et donc pouvoir mettre en place des formations payantes (...) C'est vraiment une sélection sociale qui s'opère à travers cela."
Un référendum pour les étudiants
Directement concernés, les étudiants dénoncent une absence de consultation. "Ils font ça en express, tacle Tomas Kebbati, étudiant élu au conseil de l'université de Lille et co-animateur La France Insoumise. Ils profitent de la crise sanitaire", laquelle rend "la mobilisation plus difficile pour les étudiants".
"On est mobilisés contre (ce projet) avec les syndicats de personnels et d'enseignants, qui ont initié un référendum, poursuit le Lillois. Il est en ligne jusqu'au 16 avril. On appelle tous les étudiants à aller sur le référendum pour voter contre cet EPE, qui va continuer de précariser l'université de Lille."
En attendant le verdict de ce référendum, les personnels ont pour leur part déjà tranché. 89% de ceux qui ont été interrogés ont exprimé leur rejet du projet de fusion.