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Soirée de l'ultra-droite interdite à Lille: ouverture d'une enquête pour "provocation à la haine" raciale

Une balance de la justice.

Une balance de la justice. - AFP

Gérald Darmanin avait demandé l'interdiction d'une soirée intitulée "Qu'ils retournent en Afrique", organisée dans le siège de la mouvance ultra-droite à Lille.

Le parquet de Lille a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête pour "provocation publique à la haine" raciale après l'annonce par le bar La Citadelle, siège de la mouvance ultradroite à Lille, d'une soirée baptisée "Qu'ils retournent en Afrique", dont Gérald Darmanin avait annoncé l'interdiction.

Cette enquête pour "provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, l'ethnie ou la race" a été ouverte le 13 février, à la suite notamment d'un signalement venu des services préfectoraux vendredi, indique le parquet de Lille dans un message à l'AFP, confirmant une information de La Voix du Nord.

La fermeture de La Citadelle demandée par Martine Aubry

"La Citadelle" avait publié sur les réseaux sociaux l'annonce de cette soirée prévue le 24 février, intitulée "Qu'ils retournent en Afrique".

La maire de Lille Martine Aubry avait interpellé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur Twitter, regrettant "qu'une fois de plus Génération Identitaire et le bar +La Citadelle+ organisent une soirée raciste".

Elle demandait aussi aux services de l'Etat "de fermer" ce cercle privé, qui se présente comme un "bar patriote" et une "maison de l'identité".

M. Darmanin avait assuré dans la foulée avoir "demandé au préfet du Nord d'interdire cette manifestation (...) incitant directement à la haine raciale".

Contactée mardi après-midi par l'AFP, la préfecture a indiqué que l'arrêté d'interdiction serait pris "dans les prochaines heures".

Une soirée "en l'honneur" du député Grégoire de Fournas

L'animateur de La Citadelle, Aurélien Verhassel, a fait part jeudi à l'AFP de son intention de déposer un référé liberté devant le tribunal administratif de Lille pour maintenir la soirée, qui, selon lui "ne tombe pas sous le coup de la loi".

Sur son site et sa page Facebook, "La Citadelle" indique organiser cette "soirée spéciale" en "l'honneur" du député RN Grégoire de Fournas, reprenant une déclaration lancée le 3 novembre à l'Assemblée nationale.

Le parlementaire avait été sanctionné d'une exclusion de séance pour 15 jours et de la perte de la moitié de son indemnité parlementaire pendant deux mois, la plus lourde sanction disciplinaire possible.

J.V. avec AFP