Rupture familiale, arme factice et réseaux sociaux: le profil du principal suspect du projet d'attentat déjoué dans le Nord

L'un des trois jeunes Nordistes, mis en examen pour avoir préparé un projet d'attentat, était déjà connu du renseignement territorial pour des menaces sur Mila.

Trois jeunes Nordistes, âgés de 19 à 24 ans, ont été mis en examen pour avoir préparé ou ne pas avoir dénoncé un projet d'attentat, ce dimanche 6 avril, a appris BFMTV. Le principal suspect de 19 ans a été interpellé mercredi 2 avril, dans la matinée, par les hommes du Raid, dans son foyer pour jeunes à Dunkerque. La veille, une personne avait prévenu les autorités de l'imminence d'un passage à l'acte violent.

Ce suspect était inconnu des fichiers de signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT,) mais déjà connu du renseignement territorial pour des menaces sur Mila. Selon nos informations, il serait en rupture avec sa famille: sa mère ayant quitté le foyer et son père étant absent.

Des références au Bataclan

Le jeune homme consultait à haute dose des vidéos de l'État islamique. Lors de la perquisition à son domicile, des policiers ont retrouvé une lettre d'allégeance à l'EI, des documents expliquant comment fabriquer du TATP, et des menaces visant des cibles confuses, ont également été retrouvés, ainsi qu'un gilet explosif avec des pétards.

Très actif sur les réseaux sociaux comme Snapchat et Telegram, le Dunkerquois appelait à faire le djihad et incitait d'autres jeunes à se joindre à l'action. Il s'exhibait aussi sur les réseaux sociaux avec une arme factice. Le jeune majeur avait déjà fait référence au Bataclan et au terroriste qui avait causé l'attentat dans le quartier de l'Opéra en mai 2018. Un foyer pour jeunes a notamment été identifié comme cible ainsi que des lieux de la communauté juive.

En garde à vue, le principal suspect a reconnu avoir eu un projet d'action violente dans une période où il allait mal, mais a indiqué que ce projet était "abandonné", selon lui. Il était cependant encore très actif sur les réseaux sociaux la veille de son interpellation.

Les deux autres suspects sont des proches

Les enquêteurs vont ainsi continuer à travailler sur le profil de ce suspect, qui était jusqu'à présent passé sous les radars. Il est prévu qu'ils exploitent le relationnel numérique de ce suspect.

Les deux autres personnes interpellées sont des proches du principal suspect. L'un d'entre eux, celui qui lui aurait fourni l'arme factice, est soupçonné d'avoir eu un rôle dans le projet d'attentat. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du PNAT.

Le troisième a, lui, été mis en cause pour "non dénonciation d’un crime terroriste". Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Mélanie Bertrand avec Maïwenn Furic