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Risque d'effondrement d'immeubles à Lille: la solidarité s'organise entre commerçants

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Plusieurs boutiques de la rue de la Monnaie n'ont pas eu d'autres choix que de baisser le rideau après l'évacuation de plusieurs immeubles la semaine dernière. Un coup dur à quelques semaines de Noël.

La féérie de Noël se mue en solidarité chez les commerçants lillois. La semaine dernière, certains ont été contraints d’abandonner leur local commercial, rue de la Monnaie, à cause d’un risque d’effondrement de trois immeubles. Une décision prise à contrecœur alors que s'ouvre la course aux cadeaux de Noël.

"C'est dans l'ADN des métiers de bouche"

Mais une chaîne incroyable de solidarité s’est nouée entre les commerçants pour aider les sinistrés. La boutique de Paolo, spécialisée dans les "pastéis de nata", un gâteau portugais, sert par exemple de "click and collect" pour une chocolaterie fermée.

"J’allais souvent à leur boutique et eux venaient aussi souvent dans la nôtre, explique le dirigeant de Dona Bica. C’était naturel. Je comprends très bien ce que c’est de commencer en affaires… et qu’après tout tombe par terre."

Les chocolatiers peuvent honorer leurs commandes les plus urgentes dans un entrepôt de fruits et légumes grâce à la solidarité de deux primeurs qui n’ont pas hésité à leur tendre la main. "C’est dans l’ADN des métiers de bouche, explique Eric Catala, primeur chez Sital. Ils étaient en difficulté, on avait la possibilité alors on l’a fait."

"Ça me fait du mal pour eux"

"On doit aider les jeunes qui sont pleins d’avenir, poursuit Yves Mustel, le directeur associé Sital. Un coup de téléphone de la mairie de Lille et on a tout de suite réagi positivement." S’ils sont les bienvenus pour une durée indéterminée, les chocolatiers espèrent néanmoins retrouver rapidement leur atelier.

Un peu plus loin dans la rue, Gaudrey Chokoté, co-responsable du restaurant "Les Tontons afro" mesure sa chance. Après quelques heures de fermeture mercredi, son établissement a finalement pu rouvrir jeudi. Une chance que n’ont pas eu d'autres. "On a trois boutiques qui ont fermé et par extension, les deux boutiques d’en face, souffle le co-gérant qui pense à ses voisins. "Je suis triste, car ce sont des commerçants qui doivent fermer, conclut-il. Et ça me fait mal pour eux."

Elise Dherbomez