Prescription pour la plainte de Xavier Bertrand contre un cofondateur de Génération identitaire

Le président du Conseil régional des Hauts-de-France assure tout de même vouloir continuer à combattre l'extrême droite.

Le tribunal judiciaire de Lille a jugé mardi prescrits les faits de diffamation dont Xavier Bertrand accusait un cofondateur du groupuscule dissous Génération identitaire, qui lui avait imputé "6 péchés islamiques" lors de la campagne pour les régionales.

Le tribunal a constaté l'extinction de l'action publique à l'encontre de Damien Rieu (un nom d'emprunt) du fait de la prescription. Il a également rejeté la demande de nullité de la plainte avec constitution de partie civile, soulevée par la défense de Damien Rieu. Le patron LR des Hauts-de-France l'avait déposée en juin 2021, avant sa réélection aux régionales.

En mai 2021, Damien Rieu, alors candidat Rassemblement National aux départementales, avait relayé sur son compte Twitter un tract intitulé "les 6 péchés islamiques de Xavier Bertrand", accompagné du commentaire "Ne jamais oublier qui est vraiment @Xavier Bertrand". Le tract suggérait que Xavier Bertrand favorisait par sa politique l'islam politique au détriment du reste de la population.

Des accusations "odieuses"

Ancien porte-parole de Génération identitaire, dissous en mars 2021, Damien Rieu est très actif sur les réseaux sociaux. Battu aux départementales par ses rivaux divers gauche, il a depuis rejoint Eric Zemmour, mais candidat pour Reconquête dans les Alpes-Maritimes, il a échoué en juin dernier à se qualifier pour le second tour des législatives.

L'avocat de Xavier Bertrand, Eric Morain, a déploré mardi que le juge d'instruction ait commis dans ce dossier une "erreur" en n'accomplissant pas les actes qui auraient permis de repousser la prescription des faits. "Une campagne électorale ne permet pas tout", a quant à lui réagi Xavier Bertrand sur sa page Facebook, qualifiant d'"odieuses" les accusations de Damien Rieu.

Il a posté avec sa réaction des photos de banderoles soutenant Damien Rieu et traitant M. Bertrand d'"islamodroitiste" qui ont selon lui été accrochées récemment devant son domicile de Saint-Quentin. Il a assuré qu'il entendait "continuer à combattre l'extrême droite".

S.Bo avec AFP