Policiers tués dans un accident à Villeneuve-d'Ascq: un an après, la mère et la compagne de Manon témoignent

Rien n'est plus comme avant depuis ce 21 mai 2023, lorsque le maire de la ville a toqué à sa porte pour lui annoncer la mort de sa fille. Un an jour pour jour après la mort de Manon, et de deux de ses collègues policiers, percutés par une voiture à Villeneuve-d'Ascq, la mère et la compagne de la jeune femme ont témoigné dans les colonnes de La Voix du Nord.
"Depuis un an, on vit un véritable tsunami… Je me suis dit 'qu’est-ce que je vais faire de cette journée?'", explique Isabelle. La mère de la policière a donc décidé, en accord avec les familles des deux autres agents tués, d'organiser une marche blanche, ce mardi à 14h30.
"Perdre un enfant, ce n’est pas un deuil classique. Dire qu’il faut accepter, ce n’est pas entendable", poursuit-elle.
"Elle était simple, loyale, passionnée, elle voulait aider les autres", détaille également Marilou, la compagne de Manon, auprès du quotidien régional.
Les trois familles portent plainte contre le passager
Aujourd'hui, elles sont en colère et souhaitent que l'alcool au volant soit complétement interdit. "Le côté involontaire n’est pas compréhensible. Le chauffeur avait bu, fumé du cannabis et il a décidé de prendre la voiture", s'indigne Isabelle.
En septembre, la famille de Manon avait porté plainte contre X, et les trois familles viennent de porter plainte contre le passager de la voiture, explique Isabelle à La Voix du Nord, Le conducteur, quant à lui, était mort lors de l'accident.
"Ce n'est pas simple, comment entamer une reconstruction alors qu'il n'y a pas eu d'éléments d'explications au niveau de la justice", s'interrogent les deux femmes cette fois auprès de RTL.
"Quand les gens boivent de l'alcool et prennent le volant, ils ont surtout peur de croiser la police, mais ils ne se rendent pas compte qu'ils peuvent briser des vies, leur famille aussi. Cela aurait pu être évité", estime Marilou.
Un drame qui a bousculé la famille pour toujours. Enseignante en institut médico-éducatif, la mère de Manon n’a pas repris le travail: "Le papa de Manon non plus", explique-t-elle à La Voix du Nord. "Ma fille de 22 ans a perdu pied et celle de 17 ans souffre d’une grande anxiété."