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"On est tous au courant des risques": les maires face au casse-tête des baignades sauvages avec la canicule

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Alors que des températures caniculaires s'abattent partout en France, les maires du Nord font face à un problème de saison: les baignades sauvages sont en hausse.

Se baigner, mais là où c'est autorisé. Depuis les récents épisodes caniculaires qui touchent la France depuis ces derniers jours, le territoire du Nord n'est pas épargné. En conséquence, les baignades dans des cours d'eau interdits au public explosent. Les maires locaux veulent les empêcher.

Dans la Deûle, à l'ouest de Lille, de nombreux jeunes s'amusent dans la rivière, habituellement réservée aux embarcations comme les canoës ou les avirons pour leur entraînement.

"Il fait chaud, c'est la canicule et les piscines municipales sont trop cher", se justifie un jeune baigneur.

En dehors du risque de collision, les baigneurs peuvent se heurter au risque de noyades, le courant étant parfois puissant là où ils ont l'habitude de plonger. "On est tous au courant des risques qu'on encourt. On sait qu'on n'a pas le droit, mais on franchit un peu l'interdit avec nos copains" ajoute un autre nageur.

Des travaux pour rendre l'eau verte

À quelques kilomètres de la Deûle, des baigneurs avaient aussi leurs habitudes dans une carrière de sable, elle aussi interdite au public. En cause, la couleur de l'eau turquoise, liée à la nappe phréatique dont elle provient, qui a su charmer certains amateurs.

"Il y a un danger vraiment réel de s'y baigner puisqu'il y a des merlons de sable [des ouvrages consistant en une levée de sable, NDLR]. À tout moment, tout peut s'écouler sur les nageurs", explique Éric Thery, chef de service de la police municipale de Vitry-en-Artois, au micro de BFM Lille.

Pour mettre fin à ces baignades intempestives et risquées pour les nageurs, la municipalité et la société exploitante de la carrière ont décidé de changer la couleur de l'eau, tant appréciée.

"On a changé la façon d'extraire le sable. Auparavant, il était extrait sur des grandes surfaces. [Maintenant], de façon ponctuelle on extrait un peu plus souvent sur des plus petites surfaces ce qui permet de la troubler", détaille Nathan Julien, employé de STB, société exploitante de la carrière.

Une opération qui semble avoir porté ses fruits puisque plus aucune baignade n'a été signalée. Si aucune nouvelle intrusion n'est signalée, la police municipale patrouille quotidiennement sur les lieux.

Blandine D'Alena et Pauline Delevoye avec Lilian Pouyaud