Nouveau procès visant le maire de Roubaix: ce qui est reproché à Guillaume Delbar

Guillaume Delbar, le maire de Roubaix a-t-il subventionné l’association AAIR tout en sachant qu’elle faisait du prosélytisme religieux auprès de jeunes enfants? C'est la question à laquelle doit répondre le tribunal de Lille ce mardi.
L'association AAIR (Ambitions et Initiatives pour la réussite) est une association roubaisienne de soutien scolaire, qui bénéficiait d’importantes subventions depuis 2014. Mais après six mois d’enquête, La Voix du Nord a révélé l’année dernière que l’association dispensait aux enfants des cours d’arabe qui s’apparentaient a un apprentissage des sourates du Coran.
Le maire joue la carte de la bonne foi
Pourtant, une association subventionnée par une collectivité doit respecter les principes de laïcité. Le maire est donc accusé de négligence. "Lui, avant que ça soit révélé dans la Voix du Nord, estimait qu'il n'avait pas d'info" explique Bruno Renoul, journaliste du quotidien local.
"Nous on a mis six mois à travailler dessus, on a réussi à avoir des éléments dessus. Je me dis qu'une municipalité de 1500 employés municipaux aurait pu peut-être trouver ces éléments si on s'en était donné la peine", souligne le journaliste.
Mais dans un communiqué, l'élu joue la carte de la bonne foi. "Cette association a été soutenue de manière unanime par les collectivités durant des années. Alors oui, je peux avoir été trompé, j’ai pu me tromper" indique Guillaume Delbar. "Mais le débat ne doit pas être manipulé par ceux qui voient des séparatistes partout. Monter les uns contre les autres n'a jamais mené à rien".
"Je peux avoir été trompé, j'ai pu me tromper"
Ce procès se tient alors que M6 a récemment diffusé un documentaire concernant cette association. Après avoir reçu des menaces, la présentatrice de l’émission a été placée sous protection policière tout comme Amine Elbahi, juriste roubaisien qui avait alerté la préfecture en 2020 sur cette affaire.
"Nous pointons du doigt un phénomène qui est tout à fait inacceptable et qui s'est propagé par inaction politique. Un certain nombre de communes en France sont ravagés par le clientélisme politique" assure ce dernier.
Mis en cause dans le reportage, le maire de Roubaix s'est lui aussi dit victime de menaces de mort, déplorant un "déferlement de haine" à son encontre.
"Cette association a été soutenue de manière unanime par les collectivités durant des années. Alors oui, je peux avoir été trompé, j’ai pu me tromper. Mais le débat ne doit pas être manipulé par ceux qui voient des séparatistes partout", avait par ailleurs dénoncé Guillaume Delbar, appelant dans un communiqué à retrouver "les valeurs de tolérance et de respect de l’autre, une attitude qui est le quotidien de Roubaix".
Selon La Voix du Nord, le procès risque d’être reporté à une date ultérieure. L’avocat du maire de Roubaix souhaite avoir plus de temps pour étudier le dossier. Il est également positif au Covid 19.