"Nous avons besoin de policiers ici": inquiet du nombre de policiers mobilisés sur le littoral, le maire de Douai écrit à Darmanin

Après la mort de 27 migrants qui tentaient de traverser la Manche en novembre, des renforts de police ont été déployés sur le littoral, pour traquer les fillières de passeurs illégaux. Dans une lettre rédigée le 21 décembre dernier, le maire PS de Douai, Frédéric Chéreau interpelle le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, craignant que les renforts venus du Douaisis se fassent au détriment de la sécurité de ses riverains.
"Quand une BAC, quand une brigade canine est là-bas sur le littoral, ce sont des effectifs en moins ici dans le Douaisis. Quand on sait en plus que le Douaisis est un des arrondissements qui comptent une cour d'appel, donc une cour d'assises, ça fait une certaine tension sur les effectifs capables d'être à un instant donné sur le terrain pour faire face aux situations de délinquance dans le Douaisis", regrette-t-il au micro de BFM Grand Lille.
En mars dernier, une vingtaine de policiers étaient venus renforcer les équipes du Douaisis. "Je vous en suis reconnaissant et n'ai pas manqué de saluer cet effort ", écrit l'édile au ministre, dans ce courrier cité par La Voix du Nord. Ces arrivées, d'après lui, ne compensent toutefois pas les départs "et ne représentent pas une augmentation d'effectifs sur le terrain".
"Le niveau de délinquance est remonté à son niveau habituel, celui qu'on connaissait en 2018, 2019. Nous n'avons pas moins de faits qu'ailleurs et nous avons besoin de policiers ici sur le terrain", ajoute Frédéric Chéreau à notre micro.
Pas de réponse de l'Intérieur
Dans sa lettre, l'élu s'interroge également sur une éventuelle surreprésentation de fonctionnaires du Douaisis dans les équipes envoyées sur le littoral. "D'autres circonscriptions semblent apparemment épargnées par cet effort", explique-t-il.
Selon François-Xavier Bieuville, sous-préfet de l'arrondissement de Douai, interrogé par nos confrères, la commune participe à "un effort collectif". "Le taux de sécurité est totalement assuré" dans le Douaisis, affirme-t-il, ajoutant qu'"une équipe BAC, mais pas plus" est envoyée "ponctuellement" sur la côte.
Pour le moment, la lettre de Frédéric Chéreau à Gérald Darmanin est restée sans réponse.