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Nord: six personnes jugées pour actes de torture et de barbarie sur le petit Yanis

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Le petit garçon, âgé de deux ans et demi au moment des faits, avait été victime de violences infligées par sa mère, ainsi qu'un couple d'amis et de leurs proches.

Le procès pour violences contre le petit Yanis, âgé de deux ans et demi au moment des faits en 2018, s'ouvre ce lundi dans le Nord. Six personnes seront jugées par la cour d'assises de Douai jusqu'au 24 janvier pour violences, torture et actes de barbarie.

Parmi les accusés se trouve notamment la mère du petit garçon, qui avait reconnu lors de l'enquête des violences contre son fils, ainsi que son frère aîné. Un couple d'amis est également jugé pour des violences commises sur Yanis.

La mère et un couple d'amis mis en cause

Le 18 décembre 2018, le petit Yanis avait été conduit à l'hôpital par sa mère. Il présentait de nombreux coups sur le corps, le visage et les parties génitales. Il souffrait également de fractures du bassin et du tibia.

Le petit garçon avait été placé en coma artificiel, ses jours n'étaient finalement plus en danger. Aujourd'hui âgé de sept ans, le petit garçon souffre toutefois "d'importantes séquelles neurologiques et psychologiques", rapporte l'AFP.

C'est le personnel soignant qui avait quant à lui alerté les forces de l'ordre. Placée en garde à vue, la mère de Yanis avait expliqué avoir été "dépassée" par le comportement du petit garçon. Elle a reconnu des violences contre Yanis, mais également contre son frère aîné.

Elle a expliqué avoir d'abord confié quelques jours à un couple d'amis vivant dans le Nord, puis de façon plus régulière au cours du mois de décembre.

L'enquête a révélé que Yanis avait été victime de violences chez le couple qui l'hébergeait. Des violences infligées par le couple, mais également certains de leurs proches, notamment lors de deux soirées particulièrement alcoolisées.

Lors de l'une de ces soirées, où la mère de Yanis n'était pas présente, le petit garçon a été victime d'un "acte de barbarie".

Six personnes devant la justice

Depuis l'ouverture de l'enquête, trois hommes ont été placés en détention provisoire, et trois femmes sous contrôle judiciaire. Les six accusés étaient âgés de 22 à 29 ans au moment des faits.

La mère de Yanis comparaît devant la cour à partir de ce lundi pour violences volontaires sans ITT et non-dénonciation de violences. Elle risque jusqu'à 7 ans de prison et 100.000 euros d'amende. Le couple accusé de violences risque jusqu'à 30 ans de prison chacun. Trois autres adultes seront également jugés au cours de ce procès.

L'association L'Enfant Bleu, qui sera présente pour le procès, pointe du doigt plusieurs dysfonctionnements dans ce dossier.

Elle dénonce des manquements de la police et du parquet, expliquant que Yanis et son frère ont grandi dans un contexte familial violent, dont les services de l'Etat avaient connaissance. Plusieurs signalements avaient déjà été faits, notamment en 2017.

L'association met aussi en lumière un manque de suivi de la part des services sociaux concernant le couple accusé de violences. Ce dernier, originaire du Nord, était allé vivre quelque temps dans le Lot-et-Garonne, avant de revenir dans le Nord.

La famille était notamment suivie dans le Nord par les services sociaux avant son départ, mais leur déménagement n'avait pas été correctement suivi. Un meilleur suivi aurait pu éviter les traitements infligés à Yanis, dénonce l'association.

Le couple est également jugé pour des violences régulières sur leurs filles. Ils avaient notamment été signalés aux services sociaux en 2016, alors que la famille résidait dans le Lot-et-Garonne.

Vincent Vieillard avec Laurène Rocheteau