Nord: la marque textile Afibel mise en vente

C'est une situation incertaine qui s'annonce pour Afibel. Après treize ans dans le groupe Damartex, la décision a été prise de s'en séparer. La marque spécialisée dans la mode senior et les grandes tailles est en perte de vitesse depuis quelques années.
"Le groupe a fait le choix de mettre en vente l'activité Afibel pour concentrer ses efforts et investissements sur un nombre limité de marques", a-t-il annoncé dans un communiqué dévoilant son "nouveau plan stratégique" d'économies et de réorganisation.
10% du chiffre d'affaires de Damartex
Le chiffre d'affaires d'Afibel, qui représente environ 10% de celui de Damartex, a reculé de 21,8% sur le dernier exercice.
À Villeneuve-d'Ascq, 255 salariés travaillent sur le site. La maison mère a assuré à BFM Lille que sa volonté n'est pas de faire des bénéfices avec la vente mais bien d'assurer la pérennité des emplois sur le site. Cette condition sera très importante pour l'offre de reprise. Des discussions sont à prévoir pour les prochains mois.
Un déficit de 32,6 millions d'euros
Basé à Roubaix (Nord), le groupe affiche dans son ensemble un déficit de 32,6 millions d'euros, contre une perte de 5,8 millions d'euros sur l'exercice précédent. Spécialisé dans la "silver economy", ou "économie des cheveux blancs", Damartex possède neuf marques divisées en trois pôles "Fashion", "Home & Lifestyle" et "Healthcare" et emploie "3 327 collaborateurs", selon son site internet.
Il s'est bâti autour de l'entreprise familiale Damart, fondée en 1953 et célèbre pour ses produits thermolactyl, qui représente la majeure partie de son chiffre d'affaires.
Il avait annoncé en juillet un chiffre d'affaires en baisse de 9,5% sur 2022/2023, à 650,4 millions d'euros, contre 719 millions d'euros sur l'exercice précédent. Et fait état d'un déficit de trésorerie de 75 millions d'euros.
Un "environnement macroéconomique défavorable"
Damartex avait pointé dans son communiqué "l'environnement macroéconomique défavorable", notamment la "guerre en Ukraine", la "pression inflationniste" et la "crise de l'énergie". "La contraction de la consommation" sur certains marchés comme le Royaume-Uni, était également invoquée.
Il avait annoncé dans la foulée "l'injection de nouvelles liquidités et la restructuration" de sa dette grâce à un accord avec les banques et son actionnaire de référence, le groupe familial Despature.
Le secteur du prêt-à-porter en France est secoué depuis plusieurs mois par une violente crise, qui a touché des marques comme Camaïeu, Kookaï, Burton of London, Gap France, André, San Marina, Kaporal, Don't Call Me Jennyfer, Du Pareil au Même ou Sergent Major.
Il a été fatal pour certaines d'entre elles, qui ont été liquidées, comme Camaïeu en septembre 2022, dont le licenciement des 2100 salariés a fortement marqué les esprits.